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Pourquoi le maillot des Girondins de Bordeaux est-il aussi cher alors qu’ils jouent en national 2 ?

Le 28 août 2024, les Girondins de Bordeaux ont dévoilé leur nouveau maillot pour la saison 2024-2025. Si l’événement aurait pu être une occasion de rassembler les supporteurs autour de leur club, désormais en National 2, le prix de vente du maillot, fixé à 90 euros, a suscité une vive réaction. Nombreux sont les supporteurs qui se demandent pourquoi un club évoluant à un niveau amateur propose un produit aussi onéreux.

Pour comprendre cette situation, il est essentiel de remonter à la genèse de ce maillot. « Comme chaque année, les maillots étaient prêts environ huit mois à l’avance. Quand ils ont été conçus par Adidas, ils étaient prévus pour la prochaine saison de Ligue 2 et personne n’imaginait que le club descendrait au niveau amateur », explique Patrick Laporte, président de Full Ace, la société gérant les boutiques des Girondins. Ce détail est crucial : le prix de vente de 90 euros, initialement prévu pour un club de Ligue 2, a été fixé bien avant que la descente en National 2 ne soit actée.

Cette anticipation a eu un impact direct sur la structure de coût du produit. Les prix ont été déterminés en fonction des coûts de production et marketing de l’équipementier Adidas, qui, pour un club de Ligue 2, incluent des standards de qualité élevés. De plus, la logistique et le « merchandising » sont assurés par Full Ace, une entreprise basée à Mérignac, ce qui ajoute encore des frais. En somme, le prix actuel n’est pas un reflet de la nouvelle réalité du club, mais bien le résultat de décisions prises à un moment où l’avenir sportif des Girondins semblait bien plus prometteur.

Le prix du maillot des Girondins de Bordeaux pour la saison 2024-2025 résulte d’une combinaison de facteurs économiques et logistiques complexes. – ©Boutique.Girondins.fr

Une répartition des revenus complexe

Le prix de 90 euros a choqué, mais il est important de comprendre comment ce montant est réparti entre les différents acteurs impliqués. Lorsque les supporteurs achètent un maillot des Girondins, la majeure partie des revenus revient à Adidas. En général, l’équipementier perçoit entre 50 et 60 % de la vente, une part qui reflète non seulement les coûts de production, mais aussi les efforts marketing de la marque. Le distributeur, Full Ace, conserve ensuite entre 15 et 20 % du prix de vente, une somme qui doit couvrir les frais de logistique, de personnel, et d’exploitation des boutiques.

La part restante, entre 10 et 15 %, revient au club sous forme de royalties. Ces royalties permettent aux Girondins de payer le loyer des boutiques, situées rue Sainte-Catherine et au stade Matmut Atlantique. Ce système de répartition des revenus montre que le club, bien que principal bénéficiaire de l’image associée au maillot, ne touche qu’une fraction du prix final. Cette réalité illustre les marges extrêmement réduites pour le club et son distributeur, surtout en tenant compte de la TVA à 20 % qui grève encore un peu plus les revenus nets.

Un autre facteur clé dans la fixation du prix est la qualité du maillot. Même si les Girondins évoluent en National 2, le maillot reste un produit de haute qualité, conforme aux standards des clubs de divisions supérieures. Réduire le prix de vente signifierait probablement compromettre cette qualité, un choix qui pourrait s’avérer risqué pour l’image du club et la satisfaction des supporteurs.

En dépit de la colère et de l’incompréhension de nombreux supporteurs, le prix du maillot des Girondins de Bordeaux pour la saison 2024-2025 résulte d’une combinaison de facteurs économiques et logistiques complexes. Les décisions prises par Adidas et Full Ace avant la relégation du club ont fixé un cadre financier difficile à ajuster. Dans ce contexte, il est peu probable que le prix de vente baisse davantage, sauf à compromettre la qualité du produit ou les faibles marges déjà en place. Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les clubs de football, même lorsqu’ils évoluent en National 2, dans la gestion de leur image et de leur relation avec les supporteurs.

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