Pour la première fois en France, un Ehpad situé à Libourne, en Gironde, ouvre ses portes aux animaux de compagnie des résidents. Cette initiative, inédite et saluée, s’inscrit dans le cadre de la loi « Bien vieillir » adoptée en avril 2024, qui permet aux personnes âgées d’emmener leur compagnon à quatre pattes sous certaines conditions.
Une avancée législative qui va dans le bon sens
Depuis l’entrée en vigueur de la loi « Bien vieillir », les résidents en Ehpad disposent officiellement du droit de garder leur animal de compagnie, sous réserve que l’établissement puisse s’adapter. Cependant, la majorité des structures n’ont pas encore fait les aménagements nécessaires pour accueillir les animaux, ce qui limite la mise en œuvre de ce droit.
L’Ehpad La Belle-Isle, à Libourne, a franchi le pas en créant une annexe spécialement dédiée aux animaux des résidents. Baptisé « Ehpanimal », cet espace de 70 m² est conçu pour héberger jusqu’à huit chats et dix chiens. Ce bâtiment annexe permet aux résidents de passer la journée avec leur animal, tout en respectant une séparation avec le bâtiment principal, où vivent les 114 pensionnaires de l’établissement.
Une réponse à un besoin émotionnel des personnes âgées
Selon Nicolas Leroy-Fleuriot, cité par Sud Ouest, quitter son domicile pour rejoindre un Ehpad est souvent un moment difficile pour les résidents. « Si en plus on est obligé de se séparer de son animal, c’est insupportable », explique-t-il. La possibilité de conserver ce lien affectif contribue au bien-être des personnes âgées et réduit l’impact émotionnel du passage en maison de retraite.
Les animaux restent sous la responsabilité de leurs propriétaires, et un protocole spécifique encadre leur présence. Celui-ci inclut des modalités en cas de comportements problématiques, garantissant une cohabitation harmonieuse entre les résidents et leurs compagnons.
Une expérimentation inspirante qui peut faire des émules
Depuis l’ouverture d’Ehpanimal le 3 décembre, l’initiative fait des émules. D’autres établissements envisagent d’adopter des dispositifs similaires, bien que de nombreux Ehpad en France doivent encore s’adapter à ce type de cohabitation.
La loi « Bien vieillir » ambitionne d’encourager ces aménagements en facilitant leur mise en place. L’initiative girondine montre qu’il est possible de répondre aux attentes des résidents tout en respectant les contraintes d’un établissement médicalisé.
Ce projet pionnier témoigne d’un changement progressif dans l’approche des soins et du bien-être en Ehpad, où la dimension émotionnelle occupe une place grandissante.
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