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Une mystérieuse espèce de méduses fait son apparition en Nouvelle-Aquitaine

Depuis quelques années, une méduse d’eau douce originaire de Chine, suscite la curiosité et l’inquiétude en France. Cet été, dans le lac de Beauvallon à Montguyon(Charente-Maritimes), des vacanciers ont été surpris par la présence de plusieurs petites méduses à la surface de l’eau. Cet événement a mis en lumière l’existence de la Craspedacusta sowerbii, une espèce invasive qui colonise de plus en plus de plans d’eau en France et dans le monde.

La Craspedacusta sowerbii n’est pas une nouvelle venue en Europe. Décrite pour la première fois en 1880 par l’artiste botaniste William Sowerby, cette petite méduse aurait été introduite en Europe à la fin du XIXe siècle. Originaire des grands fleuves chinois, elle aurait voyagé avec des jacinthes d’eau douce importées pour enrichir les propositions des jardins botaniques.

En France, sa première apparition date de 1891, dans les bassins du parc de la Tête d’or à Lyon. Depuis, sa présence s’est largement répandue, notamment en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes, où sa présence est régulièrement notée.

La méduse d’eau douce Craspedacusta sowerbii se propage en France, suscitant curiosité et préoccupations écologiques. – ©Craspedacusta sowerbii (A. Mrkvicka) / FAUNA

La propagation de cette méduse d’eau douce en France semble être lié au changement climatique. Les températures plus élevées des étés récents favorisent la transformation de ces larves de méduse en méduses. Ces larves, particulièrement résistantes, peuvent survivre jusqu’à quarante ans sous une forme dormante, avant de se développer en méduses lorsque les conditions deviennent propices, c’est-à-dire lorsque l’eau atteint environ 25 °C.

La présence de plus en plus importante de ces méduses soulève des questions quant à son impact sur l’écosystème local. La Craspedacusta sowerbii entre en compétition avec les espèces vivantes de ces milieux, perturbant ainsi la chaîne alimentaire dans les espaces qu’elle colonise. Bien que ces méduses ne soient pas considérées comme une menace directe pour l’homme, leur multiplication pourrait avoir des conséquences écologiques plus importantes dans les années à venir.

Paradoxalement, la présence de la Craspedacusta sowerbii peut aussi être interprétée positivement. Cette espèce ne se développe que dans des eaux claires et non polluées, ce qui en fait un indicateur de bonne qualité de l’eau.

Bien que ces méduses soient inoffensives pour la plupart des gens, elles possèdent des tentacules urticants. À ce jour, un seul cas de piqûre a été documenté en France. En 2017, une femme de 48 ans a été légèrement piquée à l’index par une Craspedacusta sowerbii en sortant son chien de l’eau, alors qu’elle naviguait sur un lac en Gironde. Le symptôme, un œdème léger, a disparu en quelques jours sans complication.

Bien que la Craspedacusta sowerbii ne représente pas une menace sérieuse pour la santé humaine, sa présence grandissante incite à la vigilance. Les chercheurs s’interrogent sur les risques potentiels en cas de contact avec un grand nombre d’individus, surtout pour les personnes sensibles aux piqûres d’insectes ou de méduses marines.

Si l’invasion de cette méduse d’eau douce peut paraître inquiétante, elle reste pour l’instant un phénomène à surveiller plutôt qu’à craindre.

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