Un projet de centrale solaire entraînant la destruction de 1.000 hectares de forêt à 30 minutes de Bordeaux
C’est dans la petite commune de Saucats, à 30 minutes de Bordeaux, qu’un projet de construction d’un parc photovoltaïque de 1.000 hectares, le plus grand d’Europe, fait débat.
1.000 hectares de panneaux photovoltaïques, cela correspond à la surface rectangle d’un kilomètre sur 10, ou à près de 1200 terrains de football. L’électricité produite, 1 GigaWatt, couvrirait un tiers du besoin en énergie des entreprises de Gironde. À côté de la production d’électricité, il y aurait :
- Des batteries de stockage de cette énergie, car ce n’est pas ensoleillé tous les jours
- Un centre de données (un data-center) occupant 2,5 hectares,
- Un électrolyseur qui pourrait alimenter en hydrogène vert une quarantaine de bus environ
- 10 à 25 hectares de production agricole sous les panneaux photovoltaïques, pour alimenter notamment en fruits et légumes les restaurants scolaires de la ville de Saucats.
Le tout coûterait 1 milliards d’euros, financé par les porteurs du projet. Si le projet abouti, il deviendra le plus grand parc photovoltaïque d’Europe. Baptisé « Horizéo », porté par Engie et Neoen, ce projet vise une production d’électricité « propre » équivalente à la consommation de 600.000 personnes. Mais c’est aussi tout autant d’hectares de forêts de pins maritimes qui seront rasés.
Les habitants sont perplexes
Les acteurs locaux s’inquiètent et ne voient pas d’un très bon œil ce projet, notamment par rapport à l’impact qu’il pourrait avoir sur l’environnement. Le maire Bruno Clément demande aux promoteurs de ce projet des garanties. « Il faut que ce projet n’aggrave pas le risque incendie et innondation ».
Ce projet est une aberration pour les défenseurs de l’environnement de la Sepanso, association en Aquitaine présidée par Daniel Delestre. Au micro d’Europe 1 il plaide : « Quand on détruit 1.000 hectares d’habitats naturels, ce n’est pas bon pour la biodiversité. Couper 1.000 hectares d’arbres, une capacité extraordinaire à capter, produire de l’oxygène, est-ce que cela répond à l’urgence climatique ? La réponse est non. »
Un débat public à commencer le Jeudi 9 septembre et se clôturera le Dimanche 9 janvier 2022, c’est obligatoire pour un projet de cette ampleur. Ce débat devrait compter dans la décision finale.