Engie et Neoen, deux géants de l’énergie française, ont déposé une demande de permis de construire pour un projet de parc solaire massif en Gironde, près de Bordeaux. Ce projet ambitieux vise à installer 680 hectares de panneaux solaires. Si le projet voit le jour, il pourrait être le dernier de cette envergure à être réalisé dans la région.
Il est en gestation depuis trois ans et constituerait la plus grande centrale solaire photovoltaïque d’Europe une fois achevée. Le parc solaire, » Horizeo », est le projet principal d’Engie et Neoen. En effet, ils voient en ce projet une opportunité de contribuer aux objectifs de déploiement des énergies renouvelables fixés par l’Union européenne. Ces objectifs exigent que la France atteigne 44 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie d’ici 2030.
Selon les estimations des porteurs du projet, Horizeo pourrait produire suffisamment d’électricité pour alimenter 500 000 foyers dans la région de Saucats et ses environs, tout en remplaçant l’activité sylvicole préexistante. Toutefois, pour répondre aux préoccupations environnementales, notamment celles liées au défrichement massif de forêt, la taille du parc a été considérablement réduite, passant de 1 000 hectares à 680 hectares. Cette réduction a entraîné l’abandon de projets annexes tels que des installations d’électrolyseur, de data center et de stockage de batterie.
Malgré ces ajustements, le projet suscite des préoccupations importantes au sein de la communauté locale et des défenseurs de l’environnement. Lors des débats publics organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), la localisation du projet dans une zone forestière a été remise en question. Certains participants ont exprimé des inquiétudes quant à l’artificialisation des terres et à l’impact sur les espaces ruraux.
Ce projet de parc solaire géant pourrait également être l’un des derniers de son genre, compte tenu des nouvelles réglementations concernant le défrichement de grandes surfaces. Les entreprises ont déposé leur dossier juste à temps pour profiter d’un délai de grâce accordé avant l’entrée en vigueur de la loi sur les énergies renouvelables, qui limite le défrichement à 25 hectares.
En outre, le projet Horizeo s’inscrit dans un contexte où la France cherche à limiter l’artificialisation des sols, conformément aux objectifs de la loi climat et résilience adoptée en 2021. Cependant, certains projets d’aménagement majeurs, tels que la ligne grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse, soulèvent des questions similaires concernant l’utilisation des terres.
Dans une lettre adressée au ministre de la Transition écologique, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a exprimé ses préoccupations quant à la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers par les grands projets d’infrastructure. Il a notamment demandé que ces projets soient classés dans la liste des projets d’envergure nationale et européenne, afin de mutualiser la consommation de terres au niveau national.
Malgré ces obstacles et les critiques, Engie et Neoen espèrent démarrer les travaux dès 2025, avec une production d’électricité envisagée pour 2027-2028. Cependant, la possibilité de recours juridiques pourrait retarder ces échéances, alors que le débat sur l’équilibre entre les objectifs climatiques et la préservation de l’environnement continue de faire rage.
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