À 24 ans, Gwendoline est atteinte d’un cancer rare : une tumeur qui s’avérait bénigne s’est révélée être un cancer, qui, à cause de son emplacement à la base du crâne, ne peut être traité comme tous les autres. Son histoire suscite l’émotion chez les Bordelais depuis plusieurs semaines, nous avons donc contacté Gwendoline qui a accepté de répondre aux questions de Bouger à Bordeaux. Portrait d’une jeune femme qui refuse d’être défini par son diagnostic.
C’est en juin 2024 que les neurologues découvrent que la tumeur bénigne de Gwendoline est en fait un cancer.
Tout a commencé avec un malaise au travail. Après de longs mois de contrôles, d’IRM, le bilan est toujours aussi incertain : la tumeur est « plus ou moins stable ». Phrase qui ne rassure pas la jeune femme qui sait qu’une tumeur n’est pas censée évoluer. Seulement ces symptômes, tout comme la tumeur évoluent. C’est ainsi que Gwendoline vit sa première biopsie et que le résultat tombe.
Gwendoline : une femme créative qui refuse de se laisser définir par la maladie
Quand on demande à Gwendoline ce qu’elle aime faire dans la vie, elle nous parle de son amour pour la création. La jeune fille dessine, crée des bijoux, fait du crochet et cuisine. Bref, tu l’auras compris, la création manuelle et l’imagination sont des piliers de sa personnalité !
Gwendoline est une Bordelaise de pure souche, qui a été imprimeuse pour l’Université de Bordeaux Montaigne. Un travail qui demande beaucoup de précision et de patience. On comprend donc pourquoi elle excelle aux arts manuels.
Dans la vie, une maladie n’arrête pas qui on est et Gwendoline nous confie que le regard des gens a changé :
« Les gens sont tellement inquiets que c’est à toi de devoir les rassurer. »
Son diagnostic est récent et Gwendoline insiste sur le fait que chacun réagit différemment. Seulement, les réactions sont là, et Gwendoline ne peut que les observer et réaliser qu’elles sont parfois diamétralement opposées à ses ressentis :
« Soit c’est moi qui ne réalise pas, ou soit c’est eux qui paniquent trop. »
Les cancers sont différents et parfois découverts « par hasard »
L’histoire de Gwendoline a touché de nombreux Bordelais, elle résonne en eux, et parfois avec leurs propres expériences. Car les symptômes de Gwendoline n’étaient pas alarmants.
Tout a commencé avec de la fatigue et plusieurs vertiges, puis c’est un malaise au travail qui l’a plongé dans les couloirs d’hôpitaux et les visites médicales répétées.
Ce que Gwendoline a appris, c’est que : « Les choses les plus importantes ne sont pas forcément les douleurs les plus alarmantes. » Il est donc primordial pour elle de « s’écouter ».
Suite à la mise en ligne de sa cagnotte, de nombreuses personnes sont venues vers elle pour lui raconter leur histoire. Et ils partagent tous le même avis sur les symptômes, ce qui semble commun ne l’est des fois pas du tout.
Une cagnotte et un soutien inattendu
Gwendoline ne souhaitait pas ouvrir de cagnotte. Plutôt discrète, et ayant beaucoup de recul sur la situation, elle préférait garder cette nouvelle dans la sphère privée. Chaque personne malade réagit différemment, et la crainte de la jeune femme était de : « dégager de la pitié ». Sentiment qu’elle refuse de transmettre en parlant de cette tumeur. Sa mère et une amie ont tout de même décidé de créer et de gérer cette cagnotte.
Car la réalité est que les soins de ce cancer vont être coûteux. Sa tumeur osseuse est radio-résistante, et dû à son emplacement, elle ne peut être opérée. Les spécialistes affirment que dans ce cas, la chimiothérapie n’est pas nécessaire. Pour endormir la tumeur, une seule solution, partir au CNAO centre national de l’hadronthérapie, qui se trouve en Italie.
Là-bas, contrairement à la radiothérapie qui utilise des rayons X, l’hadronthérapie utilise des ions carbones et des protons qui permettent de cibler la tumeur avec plus de précision, et de réduire les chances d’une seconde apparition. Le traitement sera cependant long, incertain et donc onéreux. Les frais de déplacement et le coût de la vie en Italie ne seront pas remboursés et Gwendoline doit partir plus d’un mois. Quand tout cela sera fini, Gwendoline tient « à remercier les gens » qui ont participé à cette cagnotte.
Une prise de recul singulière
Lorsqu’on demande à Gwendoline si elle souhaiterait faire passer un message, la jeune fille ne s’étale pas sur de longs discours.
Pour elle, l’essentiel est de garder le moral. Elle est bien entourée et cela l’aide à garder pied. Se laisser définir par une maladie est dur à porter. Alors la jeune fille a décidé de continuer de bouger, autant qu’elle le peut, et également de se faire suivre, car c’est pour elle important.
En attendant de s’envoler pour l’Italie, Gwendoline a une seule chose à dire : « Le mental, c’est tout ce qu’il nous reste quand on a des problèmes de santé, et il faut le garder. »
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