Alors que Bordeaux rêve de fluidifier la circulation en introduisant des télécabines, le projet rencontre un obstacle de taille. Le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), en lien avec l’Unesco, a émis des réserves quant à l’impact de certaines lignes proposées. On te dévoile lesquelles sont concernées.
Un projet ambitieux pour relier les deux rives
Face à l’augmentation de la population bordelaise, qui pourrait atteindre un million d’habitants d’ici 2038, Bordeaux Métropole étudie toutes les options pour améliorer la mobilité. Les télécabines pourraient ainsi offrir une solution innovante pour franchir la Garonne, en complément des lignes de tram et de bus, ainsi que du récent pont Simone-Veil. L’idée ? Installer des lignes de transport par câble reliant des quartiers comme les Bassins à flot, Bacalan, et le Rocher de Palmer sur la rive droite. Une solution écologique et moderne, idéale pour réduire les embouteillages tout en limitant les émissions de CO₂.
L’Unesco, gardienne du patrimoine bordelais
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le port de la Lune impose des contraintes à tout nouveau projet d’infrastructure. La ville de Bordeaux, riche de son histoire et de ses édifices protégés, doit préserver ses panoramas exceptionnels. En juin, l’ICOMOS s’est rendu sur place pour évaluer les options proposées et vient de rendre son verdict : le tracé reliant la Cité du Vin à la rive droite présente un risque pour la préservation de la « valeur universelle exceptionnelle » (VUE) de ce site. Le départ de la Cité du Vin vers Cenon, ainsi que plusieurs points de passage, sont donc jugés trop invasifs pour le patrimoine.
Pour les défenseurs du projet, c’est un coup dur, mais la métropole ne renonce pas pour autant. Elle prévoit d’analyser de nouvelles configurations et de repositionner certains pylônes afin de minimiser l’impact visuel des télécabines.
Des tracés à revoir, des études à reprendre
Dans son rapport, l’ICOMOS propose toutefois des alternatives. Si certains segments vers le Rocher de Palmer sont remis en question, l’option partant du quartier Achard pour rejoindre le pôle multimodal de Buttinière semble moins problématique. Bordeaux Métropole déclenche ainsi une mission d’assistance pour examiner la faisabilité de ces tracés alternatifs et l’implantation des stations. Cette mission se penchera aussi sur la technologie à adopter, notamment le modèle 3S à trois câbles, reconnu pour sa stabilité et sa capacité à transporter un nombre important de passagers.
Le débat continue
Ce projet, lancé en 2021, divise toujours. D’un côté, certains élus et riverains jugent la télécabine peu adaptée et plaident pour une extension du réseau de tram. De l’autre, les défenseurs du projet rappellent qu’une majorité d’avis favorables a été recueillie lors de la concertation publique de 2022-2023. Pour eux, les télécabines représentent une solution d’avenir, surtout dans une ville aux infrastructures déjà largement sollicitées.
Malgré le veto de l’Unesco sur une partie des tracés, le projet de télécabine à Bordeaux n’est donc pas enterré. Bordeaux Métropole va devoir naviguer entre les exigences de préservation patrimoniale et les besoins croissants de mobilité de ses habitants
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