Le projet titanesque de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse passe officiellement de l’idée au concret. Ce qui signifie que la phase opérationnelle du chantier va débuter. Et pour bien marquer ce tournant, le GPSO (Grand Projet du Sud-Ouest) devient officiellement la LNSO (Ligne Nouvelle du Sud-Ouest). Changement de sigle, mais surtout changement de vitesse pour cette ligne qui va bouleverser le transport ferroviaire entre Bordeaux, Toulouse, et même Dax.
Un chantier de taille
Les premiers coups de pelle ont déjà retenti au nord de Toulouse en février dernier, et tout est prêt pour démarrer au sud de Bordeaux. L’objectif ? Relier Bordeaux et Toulouse en à peine 1h05 contre les 2h actuelles, tout en facilitant la connexion vers Dax, puis l’Espagne à terme. Un projet ambitieux, dont le coût s’élève à pas moins de 14 milliards d’euros. Mais selon Pierre-André Durand, préfet d’Occitanie et coordinateur du projet, ça en vaut la peine.
Pour lui, cette ligne est d’une importance capitale. Elle est déclarée « d’utilité publique », un statut qui a permis de surmonter plusieurs obstacles administratifs. Des contestations sont tout de même attendues, mais selon le préfet, pas de quoi freiner l’avancée du chantier. Il rappelle que manifester est un droit, tant que cela ne vire pas à la violence.
L’Europe et l’État à la rescousse
Ce projet colossal ne repose pas que sur les épaules des collectivités locales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine. L’Union européenne a mis la main à la poche pour aider à financer cette nouvelle ligne, un investissement stratégique pour renforcer les liaisons ferroviaires transfrontalières. Carlo Secchi, coordinateur du réseau ferroviaire transeuropéen, a réaffirmé le soutien de l’UE, soulignant que ce type d’investissement ne viendrait pas plomber le déficit budgétaire national, conformément aux règles du traité de Maastricht.
Du côté de l’État français, Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, se montre serein. Malgré les inquiétudes récentes concernant les restrictions budgétaires, il se dit confiant que le gouvernement honorera ses engagements. Ce que le préfet Durand a confirmé lors de la conférence de presse. En clair, l’État ne lâchera pas ce projet en cours de route.
Pourquoi créer cette ligne
Si le projet va bel et bien débuter, c’est car la demande est là, selon le GPSO. Les habitants de la région plébiscitent cette ligne, qui va permettre de désengorger les trains actuels, souvent pleins à craquer, tout en réduisant de manière significative le temps de trajet entre Bordeaux et Toulouse. De plus, la LGV permettra de transporter plus de passagers tout en limitant l’empreinte carbone.
Des défis à venir
Même si le projet est en bonne voie, des contestations sur le terrain sont à prévoir. Les opposants, notamment des défenseurs de l’environnement, sont prêts à se mobiliser contre cette infrastructure qu’ils jugent trop coûteuse et dommageable pour les écosystèmes locaux. Des recours juridiques pourraient également ralentir le processus, mais pour l’instant, rien de préoccupant selon les autorités.
Malgré tout, la LGV Bordeaux-Toulouse entre dans une nouvelle phase. Les travaux avancent, les soutiens financiers sont au rendez-vous. L’affaire reste à suivre quant aux commencements des travaux.
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