C’est un paisible endroit de Bordeaux qui pourrait bien disparaitre. Le village des péniches niché dans le quartier des Bassins à Flot de Bordeaux est actuellement au cœur d’un bras de fer avec le Grand Port Maritime de Bordeaux. Une vingtaine de péniches, lieu de résidence pour plusieurs familles depuis des années, risquent l’expulsion.
Le village des péniches niché dans le quartier des Bassins à Flot de Bordeaux est au coeur d’une histoire complexe. La raison ? Une hausse controversée de leur redevance de stationnement et d’un déplacement imposé vers le bassin à flot numéro 2.
Ce conflit a émergé lorsque le GPMB a informé les habitants en début d’année 2023 qu’ils devraient déménager vers le bassin à flot numéro 2 en raison d’un réinvestissement du bassin numéro 1 pour accueillir des bateaux nécessitant des arrêts techniques réguliers. Bien que l’emplacement ait été négocié pendant plusieurs années avec un quai spécialement réaménagé, cette décision a été accompagnée d’une augmentation de 20% par an de la redevance pendant cinq ans, provoquant la colère des pénichiers.
Les résidents contestent ces nouveaux tarifs, qu’ils estiment liés à la gentrification en cours dans le quartier des bassins à flot. Malgré les améliorations de service promises par le GPMB, les habitants ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux, accusant le port de négligence dans le processus.
Le conflit a pris une tournure plus amère lorsque le GPMB a accusé les péniches de déverser leurs eaux usées dans le bassin, une affirmation vigoureusement contestée par les résidents. En réponse, ces derniers ont manifesté devant la mairie le 30 janvier 2024, accusant le port de polluer leur quartier avec des émissions toxiques résultant prétendument d’un carénage illégal mené par le GPMB.
Le 14 juin prochain, le tribunal administratif de Bordeaux devrait statuer sur la demande d’expulsion des pénichiers. Cependant, malgré une volonté affichée de négociation de la part du port, la rupture semble imminente. Les pénichiers affirment que le GPMB a dégradé leur domicile en montant sur leurs bateaux sans autorisation, créant un climat de stress quotidien insupportable.
Face à la non-régularisation de leur occupation du domaine public depuis le début de l’année 2023, le GPMB a émis une mise en demeure et demandé la mise en fourrière des véhicules garés devant les péniches. Les pénichiers, qui affirment que ces véhicules sont là depuis deux décennies, prévoient de continuer à se mobiliser malgré la pression croissante.
Les habitants du village des péniches considèrent donc cette situation comme un véritable «harcèlement», et avec deux assignations envers le port examinées en mars et en avril, le bras de fer entre les résidents et le GPMB est loin d’être terminé. La décision du tribunal en juin déterminera le sort de ce « village flottant », devenu le symbole d’une lutte acharnée pour le maintien de leur mode de vie unique au cœur de Bordeaux.
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