Initialement prévues pour fin 2022, les lignes à grande vitesse de la compagnie Le Train relieront, en 2026, Bordeaux à plusieurs grandes villes de l’Ouest comme Rennes et Nantes. Basée à côté d’Angoulême, la compagnie ferroviaire Le Train est bien partie pour arriver à ses fins : venir concurrencer la SNCF en lançant des lignes à grande vitesse dans le Grand Ouest.
«Nous commencerons par trois lignes qui relieront en direct Bordeaux, Rennes, Nantes et Tours », explique le patron de la société, Alain Gétraud. « Il y aura des dessertes des villes intermédiaires sur ces parcours, mais aussi des prolongements, vers Arcachon par exemple », ajoute cet ancien de la SNCF.
L’objectif ambitieux de la compagnie est de réduire le temps de trajet entre Rennes et Bordeaux à moins de 3 h 30, et moins de 3 heures pour Nantes, avec quatre à cinq allers-retours par jour. Comparativement, actuellement, il faut 4 h 30 avec une correspondance par Paris pour un Rennes-Bordeaux.
Initialement prévu pour fin 2022, le lancement de l’offre a été repoussé à plusieurs reprises et est maintenant annoncé pour 2026. Un retard qui s’explique par le temps de construction des rames, avec 10 commandées à l’espagnol Talgo pour environ 300 M€. Le Train n’a pas réussi à mettre la main sur du matériel d’occasion, devenu rare en Europe suite à l’ouverture à la concurrence fin 2020 en France.
Les futures rames compteront 350 places assises, moins que les 500 à 600 de la SNCF. « Il y aura de l’espace pour les bagages volumineux, les skis ou les planches de surf. Nous proposerons aussi 40 places de vélo, ça n’existe pas aujourd’hui en grande vitesse », fait valoir Alain Gétraud. Les tarifs, bien que supérieurs à ceux d’un low cost, seront « nettement inférieurs » à l’offre classique de la SNCF, régulièrement critiquée pour sa politique tarifaire. Un trajet Bordeaux-Nantes devrait ainsi coûter environ 60 €. Des abonnements, avantages et promotions sont également prévus.
Une fois lancé, Le Train compte transporter « plusieurs millions de personnes » la première année et évoque « une phase d’acquisition de clientèle » d’environ trois ans. D’ici là, la rentabilité devrait avoir été atteinte.
Pour la suite, l’entreprise envisage des extensions de ligne. Elle a aussi candidaté auprès de l’État pour exploiter trois lignes de train d’équilibre du territoire (TET) aujourd’hui opérées par la SNCF sous la marque Intercités. Toutes partent de Nantes et desservent Bordeaux, Lyon et Lille. Le lauréat devrait être connu courant 2024, pour un début d’exploitation en décembre 2026.
Pour financer ces développements, Le Train a besoin d’argent. Après les 8 M€ levés en juillet 2023, la compagnie espère réunir « plus de 40 M€ » d’ici la fin du premier trimestre 2024. De nouveaux acteurs entreront au capital, dont « des industriels afin de créer des synergies », indique Alain Gétraud. Ils siégeront notamment aux côtés du Crédit Mutuel Arkéa.
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