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Le CHU de Bordeaux a réalisé la première triple greffe rénale croisée de France

C’est un exploit médical majeur qui vient d’être réalisé au CHU de Bordeaux : six patients ont été opérés en même temps dans le cadre de trois greffes rénales croisées, une première en France. Cette prouesse a été rendue possible grâce à une coordination impeccable entre les hôpitaux de Bordeaux et de Reims, sous la supervision de l’Agence de la biomédecine. Une avancée qui pourrait transformer l’avenir des greffes rénales en France.

Les greffes rénales croisées permettent de contourner l’incompatibilité entre un donneur et son proche malade. Au lieu de procéder à une greffe classique, une paire de donneurs et de receveurs incompatibles est formée avec une autre paire, afin de créer une chaîne de greffes compatibles. Jusqu’à présent, seules des opérations avec deux paires étaient autorisées par la loi. Mais récemment, la possibilité de réaliser des dons croisés avec jusqu’à six paires a été ouverte. Cette ouverture augmente ainsi les chances de trouver des appariements compatibles et améliore l’accès à la greffe pour les milliers de patients en insuffisance rénale chronique terminale.

Ce « triplet » de greffes rénales, une première en France, a été réalisé dans un délai de 24 heures, respectant ainsi la contrainte légale. Ce challenge logistique et médical a été orchestré par l’Agence de la biomédecine, qui a utilisé des algorithmes mathématiques pour identifier les compatibilités sanguines et immunologiques entre les différents donneurs et receveurs. Elle a aussi assuré la synchronisation des opérations entre les deux CHU, facilité les transferts de données médicales et supervisé le transport des greffons, un facteur crucial pour préserver leur qualité.

Trois greffes rénales croisées, permettant de surmonter les incompatibilités, ont été réalisées avec succès. – ©Le Parisien

Le résultat : trois patients qui, grâce à ces greffes croisées, ont désormais un rein compatible, tout en offrant à trois autres personnes la possibilité de sauver leur proche malade. Une avancée révolutionnaire dans le domaine de la greffe d’organes.

Opérer avec des donneurs vivants présente plusieurs avantages. Tout d’abord, la greffe peut être programmée, permettant ainsi au receveur une meilleure préparation, tant sur le plan médical que psychologique. De plus, le greffon est de meilleure qualité, car le temps entre le prélèvement et la greffe est plus court. Enfin, la compatibilité entre le donneur et le receveur étant meilleure, la greffe fonctionne mieux et plus longtemps. Les taux de survie des greffons sont bien plus élevés pour les dons vivants que pour les dons de reins provenant de donneurs décédés.

Cette première réalisation à Bordeaux et Reims ouvre la voie à un avenir prometteur pour les greffes rénales croisées en France. Et, cerise sur le gâteau, le prélèvement d’un rein chez le donneur vivant ne diminue en rien son espérance de vie. Une bonne nouvelle, donc, pour tous ceux qui souhaitent donner un rein pour sauver une vie.

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