La Gironde sur le podium des départements les plus cambriolés
D’après une récente étude de l’INSEE, la France et la Gironde font face à une recrudescence alarmante des cambriolages, avec une augmentation d’au moins 40 000 incidents par rapport à il y a deux ans. Les chiffres récemment divulgués par le ministère de l’Intérieur révèlent que la Gironde se hisse sur le podium de cette triste réalité.
Avec pas moins de 7 968 cambriolages en 2023, la Gironde enregistre une augmentation de 323 incidents par rapport à l’année précédente. Difficile d’ignorer le fait que l’attraction de Bordeaux ne fait qu’accentuer le problème, avec un cambriolage sur trois commis dans la région de l’aire d’attraction de Bordeaux. Cela représente le double proportionnellement par rapport aux faubourgs de Pau, Bayonne et La Rochelle.
La Gironde, bien que densément peuplée, se hisse ainsi sur le podium national de cette inquiétante statistique, se situant juste derrière Paris et les Bouches-du-Rhône.
Le profil des victimes varie en fonction des zones géographiques, avec une probabilité plus élevée de cambriolages dans les grandes villes par rapport aux zones rurales. Selon un responsable des études criminologiques à l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), les équipes de cambrioleurs sont mieux préparées dans les grandes agglomérations que les opportunistes des zones rurales.
Quant aux cibles privilégiées, les voleurs ne s’embarrassent plus de gros objets encombrants. Les bijoux, l’or et les pierres précieuses représentent désormais plus de la moitié des butins, un changement significatif par rapport à il y a quinze ans. Les cambrioleurs privilégient en effet des objets peu volumineux et faciles à revendre.
En ce qui concerne les modes opératoires, l’enquête « Sécurité et société » de l’Insee révèle que six cambrioleurs sur dix passent par la porte d’entrée, un quart par la fenêtre, et 18 % escaladent un balcon ou une clôture. Une nouveauté inquiétante est l’utilisation de l’acide comme arme silencieuse pour détériorer rapidement les systèmes de fermeture.
Cependant, le taux d’élucidation reste faible, ne dépassant pas les 10 %, suscitant des soupçons de manipulation statistique de la part du ministère de l’Intérieur. Certains chercheurs, comme Renée Zauberman du CNRS, soulignent des pratiques trompeuses dans l’enregistrement des faits, tandis que d’autres, tels que le général Soubelet, dénoncent la lenteur des procédures judiciaires.
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