Si tu vis dans le Sud-Ouest de la France, tu as probablement remarqué que cette période de l’année est particulièrement pénible pour les allergiques. En effet, le Réseau national de surveillance aérobiologique a récemment annoncé que 30 départements sont désormais placés en « risque élevé » aux allergies au pollen.
Ce chiffre impressionnant a doublé en une semaine, puisque seulement 8 départements étaient concernés jusque-là. De la Gironde aux Alpes-Maritimes, en passant par la Corse, les personnes sensibles aux pollens doivent se préparer à des symptômes plus marqués.
Un printemps de plus en plus difficile à supporter
Les pollens responsables de ces allergies sont principalement ceux des Cupressacées, comme les cyprès et les genévriers, qui se retrouvent en grande quantité dans l’air. Mais attention, les pollens de frêne, d’aulne et de noisetier contribuent également à augmenter le risque, bien que dans une moindre mesure. Les allergologues alertent sur un phénomène qui dure de plus en plus longtemps : la saison des pollens s’étend chaque année, rendant l’inconfort pour les victimes plus intense et plus long. Ce phénomène est accentué par les changements climatiques, les hivers plus doux et les périodes de vent qui favorisent la dispersion des allergènes.
Pour les Girondins, l’alerte rouge vient surtout des Cupressacées qui sont présents en grande quantité.
Un problème de santé publique sous-estimé
Pour le Dr Séverine Fernandez, allergologue à La Ciotat et présidente du Syndicat français des allergologues, la situation est alarmante. Invitée sur France Inter, elle a souligné l’importance de faire des allergies un sujet de santé publique prioritaire. Elle évoque une « épidémie sous-estimée« par les autorités sanitaires, car le nombre de personnes touchées ne cesse d’augmenter. D’après elle, les symptômes deviennent de plus en plus sévères, rendant le quotidien de nombreux patients de plus en plus insupportable.
Les allergologues, déjà débordés, ont du mal à suivre le rythme. Le délai pour obtenir un rendez-vous peut atteindre six mois, une situation insoutenable pour ceux qui souffrent au quotidien. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs prévenu que, d’ici 2050, 50 % de la population mondiale pourrait être allergique. Il devient donc urgent d’augmenter le nombre de spécialistes pour répondre à cette crise sanitaire.
Quels gestes adopter pour limiter les symptômes ?
Le Réseau national de surveillance aérobiologique recommande à ceux qui souffrent d’allergies de prendre des précautions au quotidien. Par exemple, il est conseillé de se laver les cheveux tous les soirs avant de se coucher pour éviter que les pollens ne restent dans les cheveux et ne se propagent dans la chambre. Aérer son domicile au moins 10 minutes par jour, de préférence avant le lever du soleil ou après son coucher, est aussi une habitude à adopter. Enfin, il est préférable d’éviter de faire sécher son linge à l’intérieur pendant cette période, afin d’éviter qu’il ne capte davantage de pollens.
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Bien sûr, ces gestes ne suffisent pas à éliminer totalement l’inconfort. Mais ils peuvent apporter un soulagement. Si tes symptômes persistent, n’hésite pas à consulter un spécialiste, même si le délai d’attente peut être long. En attendant, reste vigilant, les saisons des pollens ne feront que s’intensifier, et mieux vaut être préparé.
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