Les rues de la métropole bordelaise se parent de nouveaux équipements : des cendriers de rue, installés pour lutter contre la pollution des espaces publics par les mégots de cigarettes. Avec près de 650 unités déployées dans des zones à forte fréquentation, cette initiative vise à améliorer la propreté urbaine tout en sensibilisant les citoyens à l’impact écologique de leurs comportements.
Le constat est alarmant : en 2023, plus de 94 millions de mégots ont été jetés au sol dans la métropole de Bordeaux. Chaque mégot représente une véritable bombe écologique, se décomposant en 12 à 15 ans tout en libérant des milliers de polluants. À lui seul, un mégot peut contaminer jusqu’à 1000 litres d’eau. Ces chiffres traduisent l’ampleur du problème auquel fait face la métropole et soulignent l’urgence d’une réponse adaptée.
Pour remédier à cette pollution, Bordeaux Métropole a entrepris de doter ses communes de cendriers de rue stratégiquement placés dans les zones commerçantes, les lieux de rassemblement public, ainsi qu’aux abords des arrêts de transports en commun. Cette initiative est accompagnée par la société de transport TBM, qui a installé 176 cendriers le long des lignes de tramway C et A, couvrant des zones névralgiques telles que la Gare Saint-Jean, le stade Matmut Atlantique, et l’aéroport.
Lorsqu’un mégot est jeté au sol, il est souvent balayé par le vent ou les pluies vers des milieux naturels comme les champs, les forêts, ou plus couramment en ville, vers les avaloirs. Dans un réseau d’assainissement aussi vaste et complexe que celui de Bordeaux Métropole, ces mégots ne font que transiter, car les systèmes d’assainissement ne sont pas conçus pour traiter les substances toxiques qu’ils contiennent. Le réseau de Bordeaux Métropole, qui s’étend sur 4 200 kilomètres de canalisations, se divise en deux types : un réseau unitaire historique qui mélange eaux usées et pluviales, et un réseau séparatif qui les collecte distinctement.
Malheureusement, que ce soit par l’un ou l’autre réseau, les eaux finissent invariablement dans la Garonne. Ainsi, jeter un mégot dans la rue revient à le jeter dans ce fleuve, avec des conséquences à long terme qui s’étendent jusqu’à l’estuaire et l’océan Atlantique.
Cette initiative de Bordeaux Métropole rappelle que la propreté urbaine est l’affaire de tous. Les cendriers installés ne sont qu’un outil ; la véritable solution réside dans le changement de comportement des citoyens. Les mégots de cigarettes, souvent jetés machinalement, doivent être perçus pour ce qu’ils sont : une pollution insidieuse qui affecte non seulement l’esthétique de la ville, mais aussi sa santé environnementale.
En multipliant les points de collecte et en sensibilisant la population, Bordeaux Métropole espère réduire significativement la présence des mégots dans l’espace public et, par extension, leur impact sur l’environnement. Cette démarche proactive s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre la pollution urbaine, illustrant la volonté de la métropole de devenir un modèle de ville propre et respectueuse de son environnement naturel.
Avec l’installation de ces cendriers de rue, la Métropole de Bordeaux marque une étape importante dans la gestion des déchets urbains. Si ces efforts sont soutenus par une prise de conscience collective, l’initiative pourrait bien transformer les rues de la ville, offrant un cadre de vie plus agréable tout en protégeant les ressources naturelles précieuses.
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