Depuis le 1er janvier, Bordeaux Métropole permet à ses salariées de prendre jusqu’à 13 jours de congés menstruels par an en cas de douleurs invalidantes. Une avancée sociale qui marque l’engagement de la collectivité bordelaise dans la reconnaissance des problématiques de santé liées aux menstruations.
Un pas de plus vers l’égalité au travail
Selon Bordeaux Métropole, 65 % des femmes ont déjà été confrontées à des difficultés professionnelles dues à leurs douleurs menstruelles, et 14 % d’entre elles ont dû s’absenter pour y faire face. Ces congés concernent principalement les personnes souffrant de pathologies telles que l’endométriose, les ovaires polykystiques ou encore les troubles dysphoriques prémenstruels.
L’objectif de cette expérimentation est clair : offrir un cadre de travail adapté aux besoins des salariées tout en sensibilisant l’ensemble des agents à ces réalités. Des options de télétravail ou d’aménagement d’horaires sont également prévues pour permettre aux employées de mieux gérer leur cycle tout en conciliant vie professionnelle et bien-être personnel.
Un modèle encore rare en France
La décision de Bordeaux Métropole s’inscrit dans une dynamique locale forte, mais reste loin d’être généralisée à l’échelle nationale. En février dernier, le Sénat avait rejeté la proposition d’étendre cette mesure à toutes les entreprises françaises, invoquant des risques d’abus et des conséquences potentielles sur l’emploi des femmes. Cependant, les expérimentations menées en Gironde et ailleurs pourraient bien servir de tremplin pour faire évoluer les mentalités.
Le choix de la Métropole est aussi une réponse à la demande croissante de ses agents pour une meilleure prise en compte des problématiques de santé féminine. La politique de sensibilisation, déjà mise en œuvre par la Ville de Bordeaux, vise à créer un environnement professionnel respectueux et inclusif.
Des défis à surmonter
Malgré les avancées, certains défis demeurent. Comment éviter la stigmatisation des femmes qui bénéficient de ces congés ? Comment garantir un accès juste et équitable à cette mesure sans briser la confidentialité des demandes ? Bordeaux Métropole assure mettre en place des procédures discrètes et respectueuses pour accompagner les salariées.
Cette initiative bordelaise pourrait inspirer d’autres collectivités à emboîter le pas. Si les expérimentations s’avèrent concluantes, les congés menstruels pourraient devenir une norme pour les structures soucieuses du bien-être de leurs salariées.
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