Le covoiturage est en recul en France, mais à Bordeaux, il continue de progresser. Malgré la tendance générale à l’« autosolisme », Bordeaux et Toulon sont les deux seules grandes villes à enregistrer une légère hausse du covoiturage. En effet, Bordeaux a presque doublé le nombre de trajets covoiturés en un an : 6 770 en septembre 2024 contre 3 505 l’année précédente. Comment expliquer ce phénomène unique ?
Alors que 85,7 % des conducteurs en France circulent seuls aux heures de pointe, selon le baromètre de Vinci autoroutes, la métropole bordelaise se distingue. Pour l’expliquer, il est nécessaire de mettre en avant l’effort coordonné de trois acteurs clés : les employeurs, les étudiants et les collectivités locales. À Bordeaux, cette dynamique est portée par des entreprises comme le CHU et l’Université, qui encouragent leurs salariés et étudiants à partager leurs trajets domicile-travail via des applications spécialisées comme Karos. Selon l’Observatoire national du covoiturage, 12 % des trajets dans la métropole proviennent uniquement des employés du CHU, une participation qui fait une réelle différence.
Les politiques locales jouent également un rôle crucial. Bordeaux Métropole a mis en place un plan de déplacements urbains ambitieux, visant à réduire l’usage individuel de la voiture. L’accent est mis sur les transports en commun, le vélo, et bien sûr, le covoiturage. Des infrastructures dédiées, comme des aires de covoiturage et des places réservées dans les parcs-relais, facilitent cette transition. En parallèle, une voie réservée aux covoitureurs a été ouverte à Mérignac, preuve de l’engagement de la métropole a encourager des pratiques plus vertes.
Les avantages du covoiturage sont nombreux. Moins de voitures sur les routes signifie moins de pollution, de bruit et de bouchons. Une étude montre que 2 % de véhicules en moins sur une voie réduisent les temps de trajet de 7 %. De plus, le covoiturage permet de partager les coûts du carburant, allégeant ainsi la facture pour les passagers et offrant des économies pour les conducteurs. Bordeaux l’a bien compris et encourage cette pratique via des initiatives comme Modalis, un outil qui intègre le covoiturage dans une offre multimodale, facilitant l’organisation des déplacements.
À Bordeaux, les résultats parlent d’eux-mêmes. Le trafic routier a diminué de 2 % en 2024, avec une baisse notable des congestions dans le centre-ville. De plus, les Bordelais adoptent de plus en plus les alternatives à la voiture, comme les transports en commun (+8 %) et le vélo (+4 %). Le covoiturage n’est pas seulement une option parmi d’autres, c’est une solution concrète pour améliorer la qualité de vie en ville tout en réduisant son empreinte écologique. Alors, prêt à rejoindre le mouvement ?
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