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Le Matmut Atlantique, le fardeau et le casse tête de Bordeaux Métropole

La chute des Girondins de Bordeaux, rétrogradés en Nationale 2 (quatrième division) par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), soulève de nombreuses questions quant à l’avenir du stade Matmut Atlantique.

Cette enceinte de 42 000 places, la plus grande de l’ouest de la France, est aujourd’hui au centre des préoccupations de Bordeaux Métropole, propriétaire du stade, et de SBA, la filiale de Vinci et Fayat, qui en assure l’exploitation.

Le Matmut Atlantique, frappé par la chute des Girondins, devient un casse-tête pour Bordeaux Métropole et SBA.

Le Matmut Atlantique a été inauguré en 2015 dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) de trente ans. Selon ce modèle, Bordeaux Métropole est propriétaire du stade, mais SBA en gère l’exploitation. Le club des Girondins, en tant que résident, versait un loyer annuel de 4,7 millions d’euros à la Métropole, qui reversait ensuite 11 millions d’euros par an à SBA. En contrepartie, SBA rétrocédait 4,5 millions d’euros à la Métropole pour ses activités commerciales. Cependant, ce modèle financier, qui a toujours été fragile, est aujourd’hui menacé par la dégringolade du club.

Avec la relégation en Nationale 2, les Girondins ne sont plus en mesure de payer leur loyer. Cette situation oblige Bordeaux Métropole à compenser les pertes financières, ce qui fait peser une lourde charge sur les contribuables. Même avant cette crise, le modèle économique du stade n’était pas rentable. SBA, l’exploitant, aurait accumulé des pertes d’environ 20 millions d’euros depuis 2015, ce qui soulève des questions sur la viabilité à long terme de cette infrastructure.

Bordeaux Métropole et SBA doivent maintenant trouver une solution durable pour le stade Matmut Atlantique, fragilisé économiquement. Crédit : Groupe Vinci

Dans un communiqué publié début août, SBA a souligné que le Matmut Atlantique avait rempli les objectifs assignés par la collectivité en matière de grands événements sportifs et culturels. Le stade a accueilli des manifestations de grande envergure comme l’Euro 2016 de football, la Coupe du monde de rugby 2023, et des concerts d’artistes internationaux. Ces événements ont généré des retombées économiques importantes pour la région, créant environ 150 emplois équivalents temps plein chaque année et rapportant des dizaines de millions d’euros aux acteurs économiques locaux.

SBA, entreprise en disparition ?

Cependant, la situation actuelle est jugée « critique » par SBA, qui appelle à une réunion urgente avec Bordeaux Métropole et les autres parties prenantes pour analyser les conséquences de la crise et envisager des solutions. L’une des premières questions à traiter est celle de l’avenir des Girondins au sein du stade. SBA considère que la perte du statut professionnel du club entraîne automatiquement la fin de son statut de résident au Matmut Atlantique. De leur côté, les Girondins insistent sur le fait que leur projet sportif repose sur la poursuite des matchs dans ce stade, malgré le risque de voir l’enceinte sonner creux en raison de la faible affluence attendue en quatrième division.

La relégation des Girondins en Nationale 2 soulève des questions cruciales sur l’avenir du stade Matmut Atlantique.

La situation complexe du Matmut Atlantique met en lumière les défis auxquels sont confrontées les collectivités locales bordelaises et les exploitants privés lorsqu’ils s’engagent dans des partenariats public-privé pour des infrastructures sportives. Il est désormais impératif pour Bordeaux Métropole de trouver une solution durable qui tienne compte des réalités économiques tout en répondant aux besoins du territoire et des acteurs concernés. Sinon, comme souvent, ce seront aux contribuables d’en payer la facture.

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