À Mios, commune girondine de 12 000 habitants située près du Bassin d’Arcachon, l’accès aux soins est en péril. Trois des quatre médecins généralistes vont bientôt partir à la retraite sans successeur identifié, laissant la ville dans une situation critique.
Face à cette menace, la municipalité a lancé une pétition et demande un reclassement en zone prioritaire pour attirer de nouveaux praticiens.
Une offre de soins insuffisante
Actuellement, Mios compte quatre médecins généralistes, un nombre déjà en deçà des besoins. Selon les recommandations, une ville de cette taille devrait disposer d’au moins huit médecins pour assurer une prise en charge correcte des habitants. « Le ratio était déjà préoccupant, et bientôt, il ne restera qu’un seul médecin pour 12 000 personnes », alerte le maire, Cédric Pain. La dernière généraliste en activité a d’ailleurs fait savoir qu’elle ne pourrait pas assumer seule cette charge, ce qui aggrave encore l’urgence de la situation.
Un classement défavorable
Jusqu’à présent, plusieurs discussions avaient été engagées pour attirer de nouveaux médecins à Mios, mais sans succès. « Beaucoup préfèrent s’installer dans des zones d’intervention prioritaires (ZIP), où ils bénéficient de meilleures conditions et de dispositifs d’aides incitatifs », explique le maire. Mios, en revanche, est classée dans le « Territoire de vie santé » de Biganos, un zonage qui ne permet pas d’accéder à ces aides. Cette classification limite considérablement la capacité de la commune à séduire des professionnels de santé.
Une mobilisation massive pour faire bouger les lignes
Conscient de l’enjeu, le maire entend faire pression sur l’Agence régionale de santé (ARS) pour obtenir un reclassement de la commune en ZIP, un niveau de priorité bien supérieur. Ce reclassement, qui est revu tous les trois ans, interviendra en 2025, offrant une fenêtre d’opportunité pour changer la donne. Pour appuyer cette demande, une vaste campagne de sensibilisation a été mise en place avec l’aide des habitants, des élus, des commerçants et des professionnels de santé locaux.
Une pétition, affichée dans toute la ville et relayée sur les panneaux municipaux et les vitrines des commerces, a déjà recueilli plus de 1 000 signatures. L’objectif est d’atteindre les 10 000 signataires afin de déposer officiellement la demande auprès de l’ARS dans les mois à venir. La bataille ne fait que commencer, mais Mios espère bien éviter de devenir un désert médical.
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