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La ville de Bordeaux va créer une immense ferme urbaine pour mieux manger

À Bordeaux, une nouvelle ferme urbaine verra bientôt le jour, marquant un pas important vers la transformation des habitudes alimentaires des habitants. La municipalité écologiste a récemment lancé un appel à projets pour la création de cette ferme de 2000 m² dans le quartier de la Benauge, sur la rive droite de la Garonne.

La ferme urbaine de Benauge transformera les habitudes alimentaires des Bordelais vers plus de local et durable.

Ce projet fait suite à une initiative spontanée d’un porteur de projet, souhaitant établir une activité de maraîchage et organiser des animations pédagogiques sur l’alimentation en collaboration avec les résidents. Cette future ferme urbaine s’inscrit dans la stratégie plus large de la mairie et de la métropole visant à promouvoir une agriculture de proximité.

L’objectif principal de cette ferme est de rapprocher les Bordelais de leur source alimentaire, un enjeu crucial dans une métropole où 96% des produits agricoles bruts et 70% des produits agricoles transformés consommés sont importés. Avec seulement sept jours d’autonomie alimentaire, la dépendance de Bordeaux aux importations pourrait poser des problèmes en cas de perturbations d’approvisionnement. Bien que la ville dispose actuellement de 61 hectares de surface agricole utile, il en faudrait 829 hectares pour répondre aux besoins alimentaires en fruits et légumes des habitants. La création de cette ferme urbaine, bien qu’à petite échelle, contribuera à renforcer la résilience alimentaire de la ville.

Avec 2000 m² de maraîchage, Bordeaux renforce sa résilience alimentaire et rapproche producteurs-consommateurs.

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux depuis 2020, souligne l’importance de repenser notre alimentation pour réduire notre empreinte écologique, un tiers de celle-ci étant lié à l’agriculture et à l’alimentation. Il insiste sur le rôle des villes pour inciter au changement des habitudes alimentaires, en encourageant une consommation plus locale, saine et respectueuse de l’environnement. Actuellement, les Bordelais consomment de la viande en moyenne 1,4 fois par jour, une fréquence jugée trop élevée pour la santé, le climat et la condition animale. Le maire souhaite orienter les habitudes vers une alimentation composée à 75% de produits végétaux et à 25% de produits animaux, tout en soutenant les agriculteurs locaux qui respectent le vivant.

La consommation de produits locaux n’est pas seulement bénéfique pour l’environnement, mais elle renforce également les liens entre producteurs et consommateurs, un aspect essentiel selon le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux. Le rapport de 2021 sur les produits locaux met en lumière la méfiance croissante des consommateurs vis-à-vis des chaînes alimentaires industrielles, alimentée par des scandales récents tels que la présence de viande de cheval dans des lasagnes ou de bactéries mortelles dans des pizzas surgelées. En réponse, la demande de produits locaux a augmenté, motivée par la recherche d’une alimentation plus transparente et éthique.

La municipalité écologiste de Bordeaux soutient l’agriculture urbaine pour réduire l’empreinte écologique des habitants.

Depuis 2020, les écologistes à la tête de Bordeaux ont multiplié les initiatives pour promouvoir une alimentation durable et locale. Parmi celles-ci, le développement de « quartiers du goût » dans des zones prioritaires de la ville, où des parcelles sont mises à disposition des maraîchers pour cultiver des produits frais. Ces quartiers sont équipés pour permettre aux habitants de préparer et partager des repas, favorisant ainsi les échanges intergénérationnels. En 2023, la ville a également lancé le festival « BON ! », un événement automnal dédié à la gastronomie locale, proposant des cours de cuisine, des repas partagés, ainsi que des ateliers de jardinage et de compostage.

En parallèle, la ville a planté environ 600 arbres fruitiers dans les espaces verts, accessibles à tous, contribuant à un environnement plus comestible. D’ici 2026, la ville prévoit d’augmenter la part de produits labellisés, locaux et végétaux dans les écoles, avec l’objectif de rendre les repas des crèches 100% bio et locaux. Actuellement, 57% des produits utilisés dans la restauration collective bordelaise sont biologiques et 74% proviennent de la région, reflétant déjà les progrès réalisés vers une alimentation plus durable.

La métropole de Bordeaux, de son côté, s’engage à préserver les surfaces agricoles existantes et à augmenter le nombre d’exploitations de 10% d’ici 2030, avec l’ambition d’atteindre 50% de production en agriculture biologique. Ces initiatives témoignent d’un engagement fort en faveur d’un avenir alimentaire plus durable pour les Bordelais, où la proximité, la qualité, et le respect de l’environnement sont au cœur des préoccupations.

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