Le projet EMME (Electro Mobility Materials Europe) vise à implanter une usine géante de raffinage de nickel et de cobalt sur une zone de 30 hectares en bordure du terminal fluvial de Grattequina, au nord de Bordeaux. Cette usine, classée Seveso pour ses risques d’incendie, d’explosion et de pollution, produirait des sulfates de nickel et de cobalt essentiels aux batteries des véhicules électriques.
Des promesses économiques alléchantes
Les retombées économiques du projet sont prometteuses : 480 millions d’euros d’investissement, 200 à 300 emplois créés et une contribution à la réduction du déficit industriel français et européen. L’usine permettrait également de relocaliser une étape clé de la production des batteries, actuellement réalisée en Chine avec un impact environnemental conséquent.
Le port de Bordeaux en profite
Le port de Bordeaux tirerait lui aussi profit de l’implantation de l’usine, avec une augmentation du trafic de conteneurs de 5 000 par an. L’ambition est d’utiliser au maximum le transport fluvial pour l’approvisionnement et la redistribution des produits transformés.
Des inquiétudes locales
Malgré ces promesses, le projet suscite de vives inquiétudes chez les riverains. Ils redoutent les nuisances sonores et olfactives, les risques d’accident et la pollution des sols et de l’eau. Ils pointent également du doigt l’impact environnemental du projet, notamment l’imperméabilisation des sols et la destruction de zones naturelles.
Des questions sans réponse
Les riverains s’interrogent également sur le traitement des boues résiduelles de l’usine et sur les mesures prises pour limiter l’impact des inondations dans cette zone marécageuse. Ils regrettent le manque d’informations sur le fonctionnement précis de l’usine et sur les études d’impact environnemental qui n’ont pas encore été réalisées.
Un dialogue nécessaire
Le directeur du port de Bordeaux assure que toutes les études nécessaires seront menées avant l’octroi des autorisations nécessaires et qu’un dialogue sera maintenu avec les riverains pour répondre à leurs questions. Il reste à voir si cela suffira à apaiser les inquiétudes et à obtenir l’adhésion de la population locale à ce projet d’envergure.
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