Depuis 18 ans, Bordeaux détient un record mondial qui n’a pas encore été surpassé : celui du plus grand miroir d’eau artificiel, s’étendant sur une impressionnante surface de 3 450 m². Véritable joyau du patrimoine urbain, ce miroir d’eau, inauguré en juillet 2006, se trouve face à la majestueuse place de la Bourse, entre le quai de la Douane et le quai Louis XVIII. Il constitue l’un des éléments emblématiques des quais réaménagés par le paysagiste Michel Corajoud.
Cette œuvre signée Jean-Max Llorca est une prouesse technique souterraine
Ce chef-d’œuvre d’ingénierie est l’œuvre du fontainier Jean-Max Llorca, qui a imaginé un dispositif alternant entre des effets de réflexion et de brouillard. Son fonctionnement repose sur une fine couche d’eau de seulement 2 centimètres, qui offre un reflet parfait de la place de la Bourse avant de laisser place à un brouillard s’élevant jusqu’à deux mètres, créant une ambiance féérique et poétique.
Sous les pavés du miroir d’eau se cache une technologie impressionnante. Un réservoir de 800 m³ alimente en continu ce dispositif : l’eau est pompée puis répartie à travers une centaine de canalettes dissimulées sous une dalle en granit. Après un certain temps, elle est évacuée, refroidie et le cycle recommence avec la diffusion du brouillard grâce à 900 injecteurs.
Un espace harmonieux entre nature et urbanisme
Encadré par le Jardin des Lumières, le miroir d’eau s’intègre parfaitement dans son environnement. L’esplanade qui l’entoure, s’étendant sur environ 2 000 m², est bordée de pistes cyclables et de promenades piétonnes, offrant aux habitants et aux visiteurs un lieu de détente et de contemplation unique en bord de Garonne.
L’attractivité du miroir d’eau engendre toutefois certaines incivilités. Afin de préserver ce lieu emblématique, la ville de Bordeaux a instauré plusieurs mesures, telles que l’interdiction des contenants en verre et une surveillance renforcée, garantissant ainsi un espace propre et sécurisé pour tous.
Un projet ambitieux porté par les collectivités
La réalisation du miroir d’eau a été financée conjointement par la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et la Ville de Bordeaux. Les travaux, menés de mai 2005 à juillet 2006, ont été dirigés par Michel Corajoud, Pierre Gangnet et Jean-Max Llorca. Bien plus qu’une simple attraction, ce miroir d’eau symbolise une fusion entre modernité et tradition, offrant une véritable réflexion – au sens propre comme au figuré – sur la place de l’eau dans l’espace urbain.
Le plus grand miroir d’eau naturel se trouve en Amérique du Sud
Si Bordeaux détient le record du plus grand miroir d’eau artificiel, la nature a son propre champion : le Salar d’Uyuni, en Bolivie. Cet immense désert de sel de 10 582 km² devient, lors de la saison des pluies, un miroir naturel saisissant qui reflète le ciel avec une précision stupéfiante. Situé à 3 658 mètres d’altitude, ce site est non seulement un spectacle naturel époustouflant mais aussi une ressource stratégique, abritant environ 40 % des réserves mondiales de lithium.
Ainsi, qu’il soit d’origine humaine ou naturelle, le miroir d’eau fascine par sa capacité à transformer l’espace et à nous offrir un reflet unique du monde qui nous entoure.
A lire aussi : Une copropriété innovante sur un parking dans un écoquartier de Bordeaux
