Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a annoncé son intention de déplacer les paquebots de croisière qui accostent actuellement au cœur du centre-ville historique. Cette décision, motivée par des préoccupations environnementales et esthétiques, vise à réduire l’impact visuel des navires et à répondre à leurs besoins énergétiques de manière plus durable.
Actuellement, Bordeaux accueille environ 40 paquebots par an, comparé aux 400 que reçoit Marseille. Ces navires, qui transportent entre 40 000 et 60 000 passagers, s’amarrent au Port de la Lune, situé en plein centre-ville. Cependant, leur présence suscite de plus en plus de critiques de la part des citoyens, selon le maire.
La première raison avancée par Pierre Hurmic pour ce déplacement est l’impact visuel des paquebots. Il souhaite que ces navires puissent être amarrés plus en aval du pont Chaban-Delmas, sur l’autre rive de la Garonne. « Je ne souhaite pas les interdire, je souhaite les déplacer », a-t-il précisé.
Une autre raison invoquée est la nécessité future d’alimenter les paquebots en électricité lorsqu’ils sont à quai. À partir de 2030, les navires devront être électrifiés à quai, ce qui nécessite la construction de structures importantes pour assurer cette alimentation électrique. « Je ne peux pas le faire là où ils amarrent actuellement », a expliqué Pierre Hurmic, soulignant que le centre-ville de Bordeaux, classé zone de protection UNESCO, ne permet pas de tels travaux.
Réactions mitigées des commerçants
Les commerçants du centre-ville, interrogés par RTL, sont partagés sur cette décision. Certains craignent un manque à gagner. Gérard, un commerçant local, a exprimé ses inquiétudes : « Et puis ça va ramener plein de bus dans la ville déjà bouchée par les voitures. Au final, est-ce qu’on y gagne vraiment ? Je ne sais pas« .
Pour répondre à ces préoccupations, Pierre Hurmic propose d’améliorer les infrastructures de transport fluvial. Les touristes pourraient ainsi continuer à accéder facilement au cœur de la ville grâce à des « navettes fluviales » existantes, qui seront renforcées pour l’occasion. « Je souhaite continuer à les accueillir (les touristes), mais simplement un peu plus loin », a-t-il conclu.
Un défi logistique et environnemental
Le déplacement des paquebots représente un défi logistique, mais également une opportunité pour Bordeaux de se positionner en tant que ville soucieuse de l’environnement. En évitant la construction de grandes infrastructures électriques au centre-ville, la ville pourra préserver son patrimoine historique tout en répondant aux exigences énergétiques modernes.
Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures prises par la municipalité pour réduire l’empreinte écologique de la ville et améliorer la qualité de vie de ses habitants. En déplaçant les paquebots hors du centre-ville, Pierre Hurmic espère trouver un équilibre entre le développement économique généré par le tourisme de croisière et la protection de l’environnement et du patrimoine historique de Bordeaux.
En somme, la décision de Pierre Hurmic de déplacer les paquebots vise à concilier les besoins économiques, les préoccupations environnementales et la préservation du patrimoine historique de Bordeaux. Si cette proposition suscite des réactions mitigées, elle témoigne d’une volonté de trouver des solutions durables et respectueuses de l’environnement pour l’avenir de la ville. Et vous, pour ou contre ?
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