Bordeaux Métropole veut pomper l’eau souterraine réservée aux arbres du Médoc
Pour subvenir aux besoins des habitants de Bordeaux qui ne cessent de croître, la métropole bordelaise a décidé de s’attaquer aux nappes phréatiques du Sud-Médoc. Une situation catastrophique qui nuit grandement à la biodiversité girondine.
Avec l’augmentation continue de la population au sein de la métropole girondine, les eaux souterraines de Bordeaux ne suffisent plus. Pour combler ce problème, la décision a été prise d’utiliser celles présentes dans le Sud-Médoc. Étant plus grandes et plus profondes, il s’agirait d’une solution rapide et efficace à court terme pour répondre aux besoins.
Mais pour Michel Robert, ingénieur en eau et environnement et à la tête de l’association pour le maintien de l’activité forestière en Médoc, l’AMAF, cette mesure est un drame environnemental. Chaque année avec la sécheresse, les pins, marronniers ou encore chênes doivent survivre environ un mois sans eau, ce qui est faisable pour eux.
Si on rajoute le puisement de l’eau, les arbres n’y survivront pas, ils ne récupéreront pas assez de nutriments pour tenir durant les périodes de fortes chaleurs.
Pour compenser le manque d’eau, les forestiers proposent d’utiliser l’eau présente dans les fleuves ou encore la mer avec les stations d’épuration, comme à Toulouse, Nantes ou Paris. Une solution rapidement abandonnée par Bordeaux Métropole du fait de son coût trop important.
Chaque année, plus de 10 millions de mètres cubes d’eau sont prélevés dans les eaux souterraines girondines, ce qui équivaut environ à une diminution de 10 cm par an.
Selon Sylvie Cassou-Schotte, l’élue écologiste chargée de l’eau et de l’assainissement à Bordeaux Métropole, aucune menace n’entoure la biodiversité du Médoc. D’après les études récentes, les nappes phréatiques ne sont que peu utilisées dans le Sud-Médoc et se reconstituent chaque année, réduisant les risques d’assèchement évoqués.
Une concertation publique aura lieu entre le 26 octobre et le 08 décembre pour rassurer la population du Sud-Médoc, mais aussi les forestiers sur l’impact que les forages auront sur la biodiversité. Pour le moment, le projet est prévu pour entrer en fonction dès 2024.
Le bras de fer continue entre Bordeaux Métropole qui considère que l’eau est un bien commun qui doit revenir à tout le monde, tandis que les forestiers pensent qu’un équilibre naturel doit avoir lieu. De nouvelles discussions doivent se tenir entre les différentes parties prenantes dans les mois à venir. Le problème est donc loin d’être solutionné.