Une vaste étude controversée sur l’impact des pesticides dans les vignobles débute à Bordeaux
L’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et Santé publique France (SpF) lancent une opération à travers toute la France pour connaître les effets que les pesticides ont sur la population locale.
En 2014, une vingtaine d’enfants et une institutrice sont tombés malades près de Bordeaux. En 2020, les deux châteaux viticoles de la commune ont été reconnus coupables, de ne pas avoir respecté les règles en vigueur concernant l’utilisation des pesticides.
Cette nouvelle étude (PestiRiv) a pour objectif de combler « un vide scientifique ». Jusqu’en août 2022, 3 350 personnes seront suivies au niveau de leur état de santé, pour voir l’impact concret que les pesticides peuvent avoir sur l’organisme. Se situant sur différentes zones géographiques (moins de 500 mètres, 1 kilomètre, plus de 5 kilomètres des vignes), les données seront diversifiées.
La Nouvelle-Aquitaine, étant la région la plus viticole de France, elle sera la principale source de données avec près de 500 analyses rien que dans ce secteur. Une situation qui engendre une tension entre les associations et les professionnels du vin.
Le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) explique qu’il ne souhaite pas participer à cette étude « qui manque de transparence sur plusieurs points » comme sur les résultats par exemple. De plus, le CIVB craint qu’un « focus » soit fait sur les vignobles bordelais, comme c’est déjà arrivé à d’autres reprises et que d’autres vignobles français s’engouffrent dans la brèche en se servant de « Bordeaux comme bouclier ».
Face à cette réaction négative, les associations anti-pesticides de Gironde et les associations environnementales dénoncent la mauvaise conduite des professionnels du vin, expliquant que toutes les parties doivent jouer le jeu et qu’elles ne doivent en aucun cas interférer dans les études scientifiques.
Une réunion d’information entre toutes les parties se tiendra le 10 novembre prochain. Les résultats quant à eux sont attendus courant 2024. La situation est encore loin de s’être calmée et de nouveaux désaccords sont à craindre dans les prochains mois.