Alors que Bordeaux dispose d’un réseau de tramway parmi les plus denses de France, le projet de métro franchit une nouvelle étape décisive. Jeudi 17 avril, les conclusions de la seconde phase d’études ont été présentées aux élus de Bordeaux Métropole, confirmant la préférence pour un tracé nord et un budget estimé entre 2,15 et 2,25 milliards d’euros.
Un projet qui avance pas à pas
Ce vieux serpent de mer bordelais poursuit ainsi son cheminement, même si la Métropole reste prudente quant à sa concrétisation. Après l’analyse comparative de deux tracés présentés en septembre 2023, c’est l’option nord qui a été retenue. Ce parcours, qui relierait Lormont à Pessac avec une vingtaine de stations, présente un potentiel de fréquentation estimé à 157.000 voyageurs quotidiens, contre 112.000 pour le tracé sud.
Selon Bordeaux Métropole, ce choix s’explique par « un meilleur impact en termes de fréquentation, de complémentarité avec le réseau existant et d’optimisation du service« . Le tracé nord aurait notamment l’avantage de desservir les principaux pôles d’attraction de l’agglomération : l’hôpital Pellegrin, la gare Saint-Jean, le campus universitaire, tout en assurant la liaison entre la rive droite et le quartier d’affaires Euratlantique.
Des défis techniques majeurs
Si le projet avance, plusieurs interrogations techniques persistent. La construction d’un métro dans le centre-ville historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, soulève des questions quant à la préservation du bâti ancien. Autre défi de taille : le passage sous la Garonne, qui nécessitera des technologies spécifiques pour éviter tout impact sur le fleuve et ses berges.
La troisième phase d’études, qui s’achèvera à l’automne 2025, devra préciser ces aspects techniques tout en évaluant la rentabilité socio-économique du projet. « À ce stade, la rentabilité et l’opportunité globale du projet ne sont pas encore démontrées« , rappelle prudemment Bordeaux Métropole.
Un financement encore à préciser
Avec un budget prévisionnel dépassant les 2 milliards d’euros, le financement de ce métro constituera un autre défi. Si l’État pourrait participer au projet via le dispositif « Métro du quotidien », la Métropole devra également mobiliser des partenaires privés et peut-être recourir à l’emprunt.
Pour l’heure, les élus insistent sur le caractère préparatoire de ces études : « Cette nouvelle étape ne constitue pas une décision de réalisation, mais un approfondissement technique et stratégique« , précise la collectivité. Les Bordelais devront donc encore patienter avant de savoir si leur ville rejoindra enfin le cercle des métropoles dotées d’un métro.
Entre espoir et prudence, le projet continue ainsi son chemin, avec désormais un tracé privilégié mais toujours aucune garantie de concrétisation. La décision finale interviendra après l’analyse des conclusions de la phase 3, attendue pour la fin 2025.
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