Depuis quinze ans, la région de Charente livre des découvertes paléontologiques exceptionnelles. En avril 2024, une équipe du CNRS a mis au jour un ensemble d’ossements datant du Crétacé inférieur sur le site d’Angeac-Charente. Ces vestiges, comprenant des fossiles, des carapaces et des dents de carnivores, révèlent une richesse insoupçonnée, plongeant la région dans l’ère des dinosaures.
Un site exceptionnel
Angeac-Charente est un véritable trésor scientifique, avec plus de 7 500 ossements de vertébrés et 66 000 fragments recensés. Il y a 140 millions d’années, cette zone bénéficiait d’un climat tropical, avec des températures avoisinant 25°C et un niveau marin plus élevé. Ce paysage marécageux et luxuriant abritait une faune variée, notamment des dinosaures herbivores géants.
La dernière campagne de fouilles a révélé un squelette presque complet d’un sauropode, un herbivore semblable au diplodocus, mesurant plus de 30 mètres de long. Sa préservation exceptionnelle offre une opportunité unique d’étudier la biomécanique et le mode de vie de ces géants préhistoriques.
Chronologie des découvertes
Les fouilles à Angeac-Charente ont débuté en 2010 lors de travaux liés à la LGV. Depuis, chaque campagne a apporté son lot de surprises :
- 2010 : Un fémur de sauropode de 2,20 mètres, le plus grand d’Europe.
- 2017 : Des fossiles de stégosaures, les derniers représentants de leur espèce.
- 2019 : Un deuxième fémur de 2 mètres.
- 2023 : Des carapaces de tortues et des dents de carnivores.
- 2024 : Le squelette quasi complet d’un sauropode.
Un lien entre l’Europe et l’Amérique
Ces découvertes remettent en question les théories sur les dinosaures européens et nord-américains. À l’époque du Crétacé, la Terre était un supercontinent, la Pangée, permettant des migrations entre ces régions. Les fossiles charentais aident ainsi à reconstituer l’histoire de ces espèces.
Les fouilles ne sont pas réservées aux seuls experts : chaque été, bénévoles et passionnés peuvent y participer, encadrés par des paléontologues du Muséum national d’histoire naturelle. Ce chantier, médiatisé et ouvert au public, allie recherche scientifique et partage des connaissances.
Angeac-Charente s’impose comme l’un des sites paléontologiques les plus riches d’Europe, offrant une fenêtre unique sur le monde des dinosaures.
A lire aussi :
