Ce lundi 14 avril, dans les cuisines vibrantes du Campus du Lac à Bordeaux, c’est bien plus qu’un simple concours qui s’est joué. Tu n’y étais peut-être pas, mais ce jour-là, l’avenir de la gastronomie française s’est dessiné entre lames affûtées, gestes millimétrés et regards concentrés.
Neuf jeunes talents, âgés de 16 à 21 ans, ont enfilé leur veste blanche pour participer au prestigieux concours régional « Un des Meilleurs Apprentis de France » (MAF) en cuisine froide. Et parmi les regards les plus scrutateurs, un visage bien connu : celui de Philippe Etchebest.
Le chef bordelais, Meilleur Ouvrier de France et figure emblématique de la cuisine française, préside ce concours depuis près de vingt ans. Pour lui, cette compétition n’est pas qu’un défi technique : c’est une mission. Repérer, encourager et inspirer la nouvelle génération. Car ici, on ne cuisine pas seulement pour un jury, on cuisine pour l’avenir.
Dès 7 h 30, la brigade d’apprentis s’active. Entre filetage de truite, découpe minutieuse de légumes et préparation de mousses au chocolat relevées d’épices, chaque seconde compte. Ils ont cinq heures, pas une de plus, pour préparer deux plats pour quatre personnes : un plat salé autour de la truite rose à la sauce vierge, et un dessert sucré composé d’une mousse chocolatée rubanée et d’un financier au café. Si le thème est imposé, le champ de créativité reste grand ouvert. Dressage, saveurs, textures : tout repose sur leur sens du détail et leur audace.
Le concours met à l’honneur la cuisine froide, un univers souvent méconnu mais riche de subtilités. Entrées raffinées, plats servis froids, associations audacieuses : c’est un terrain d’expérimentation idéal pour des jeunes en quête de signature culinaire.
À l’issue de cette journée intense, trois candidats se sont démarqués. Pierre Bigorie, Donovan Noblet et Jade Polettu repartent médaillés d’or, avec en poche leur ticket pour la grande finale nationale. Ils porteront fièrement les couleurs de la Nouvelle-Aquitaine dans l’espoir de décrocher le titre suprême.
Alors si un jour tu goûtes un plat dans un grand restaurant et qu’il te laisse sans voix, dis-toi que derrière, il y a peut-être un jeune qui a commencé ici, à Bordeaux, sous les yeux exigeants d’Etchebest, avec une passion brûlante et une médaille en poche.
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