Le tribunal judiciaire de Bordeaux accueille une nouvelle présidence et un nouveau procureur. Emmanuelle Perreux, désormais présidente du tribunal, et Renaud Gaudeul, nouveau procureur de la République, ont été officiellement installés dans leurs fonctions lors d’une audience solennelle le 14 février.
Un événement rare et symbolique
L’arrivée simultanée d’un nouveau président et d’un nouveau procureur au sein d’un même tribunal est un fait suffisamment rare pour être souligné. Ce renouvellement marque une nouvelle étape pour l’institution judiciaire bordelaise. Durant la cérémonie d’installation, les deux nouveaux chefs de juridiction ont partagé leurs impressions et leurs ambitions pour les années à venir.
Un accueil chaleureux et des défis à relever
Dans son discours, Renaud Gaudeul a d’emblée évoqué deux éléments marquants à son arrivée : d’une part, l’état du bâtiment du tribunal, nécessitant une rénovation pour garantir des conditions de travail optimales, et d’autre part, l’accueil particulièrement chaleureux de ses équipes. Il a également salué la politique pénale menée par sa prédécesseuse, Frédérique Porterie, indiquant qu’il n’entendait pas opérer de rupture, mais plutôt poursuivre dans cette voie. Il a insisté sur la nécessité de maintenir une justice rigoureuse et efficace, notamment face aux chiffres de la délinquance publiés récemment par la préfecture.
Priorités et engagement
Renaud Gaudeul a réaffirmé son engagement dans la lutte contre la criminalité organisée et le trafic de stupéfiants, des axes prioritaires fixés par le garde des Sceaux en janvier dernier. Il a aussi mis en avant la lutte contre les violences intrafamiliales, un enjeu majeur pour la juridiction. Autre sujet de préoccupation : la situation critique du centre pénitentiaire de Gradignan, marqué par une surpopulation carcérale alarmante. Selon lui, cette situation représente un obstacle à la réinsertion des détenus et une contrainte majeure pour le bon fonctionnement de la justice. Il a par ailleurs évoqué la nécessité d’une gestion plus efficiente du budget alloué à la juridiction afin d’optimiser les ressources disponibles.
Une présidence tournée vers l’humain et l’anticipation
De son côté, Emmanuelle Perreux a annoncé que 2025 serait une année de défis pour le tribunal judiciaire de Bordeaux. S’inscrivant dans la continuité du travail de son prédécesseur, Éric Ruelle, elle a réaffirmé l’importance de placer l’humain au cœur des préoccupations judiciaires.
Elle a également insisté sur la nécessité de maîtriser les délais de traitement des affaires et d’optimiser la gestion des stocks de dossiers afin de garantir une justice plus efficace pour les justiciables. L’une de ses priorités sera d’anticiper les affaires complexes à venir pour éviter les débordements lors des audiences et assurer un traitement judiciaire fluide et rigoureux.
Une collaboration harmonieuse et constructive
Consciente de l’importance du travail d’équipe, Emmanuelle Perreux a souligné le rôle essentiel des encadrants et magistrats dans la bonne gestion du tribunal. Elle s’est réjouie de la relation de confiance et de coopération instaurée avec le nouveau procureur, formant ainsi une dyarchie harmonieuse et constructive.
Cette nouvelle dynamique promet de renforcer l’efficacité du tribunal judiciaire de Bordeaux, au service d’une justice moderne, humaine et réactive.
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