Bordeaux, la belle endormie, se réveille sous le signe de la transformation urbaine. Depuis quelques années, la ville a engagé un vaste projet de piétonnisation, redessinant peu à peu son cœur pour donner la priorité aux piétons. La ville affiche maintenant la plus grande zone piétonne de France, on t’explique tout…
Aujourd’hui, avec ses 40 kilomètres de rues piétonnes, Bordeaux détient le plus grand secteur piéton de France. Mais cette évolution, qui plaît à certains, ne fait pas l’unanimité, surtout chez les commerçants et certains professionnels de la logistique.
Un souffle de fraîcheur pour la ville
Pour les habitants et promeneurs, la transformation est un véritable cadeau. Moins de voitures, moins de pollution et une ambiance plus apaisée.
Les rues bordelaises, autrefois dominées par les voitures, se sont métamorphosées en espaces où les piétons peuvent déambuler tranquillement, sans se soucier des moteurs rugissants. La réduction de la circulation automobile contribue à améliorer la qualité de vie. Le concept de « ville affective » se fait sentir, où esthétique et bien-être urbain l’emportent sur la domination des véhicules motorisés. Bordeaux souhaite ainsi rendre son centre-ville plus attractif, accessible et convivial, une vraie plus-value pour le bien-être des Bordelais.
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Mais des commerçants inquiets pour leur activité
Si les habitants se réjouissent de cette évolution, les commerçants, eux, ne sont pas tous aussi enthousiastes. Pour eux, les répercussions sur leur activité sont bien réelles. Matisse Goujon, commerçante à Sainte-Croix, et interrogée par France 3, se plaint des difficultés liées à l’accès restreint pour les livraisons. « Même moi, pour les fournisseurs, je ne peux pas les inviter à rentrer directement au showroom. Pour la réception des marchandises, ce n’est pas très pratique. « En effet, les livraisons sont autorisées uniquement entre 6 h et 11 h du matin, des créneaux jugés contraignants.
Un projet ambitieux
Avec l’extension de la zone piétonne à Sainte-Croix, Saint-Michel et une partie de Victor Hugo, Bordeaux s’étend de plus en plus sur le terrain de la mobilité douce. Cette extension fait de la ville le leader des zones piétonnes en France, devant des métropoles comme Paris, Lyon, Strasbourg et Nice. Avec ses 40 kilomètres de rues piétonnes, Bordeaux cherche à reconquérir l’espace public pour les piétons, en visant à terme 260 hectares dédiés à cette cause.
La ville a aussi introduit des initiatives innovantes pour promouvoir la piétonnisation. À l’automne 2024, Bordeaux a lancé sa soixantième « rue aux enfants« , interdisant la circulation des voitures près des écoles pendant les horaires d’entrée et de sortie. En 2026, ces zones devraient s’étendre à l’ensemble des écoles adaptées. Depuis 2020, la municipalité met en place « Ma rue respire« , chaque premier dimanche du mois, une initiative qui permet de piétonniser certains quartiers, ainsi que le « permis de piétonniser », qui permet aux riverains de fermer temporairement les rues à la circulation motorisée.
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Bordeaux poursuit ainsi sa métamorphose en s’adaptant aux enjeux environnementaux et en favorisant la mobilité douce. Cependant, cette transition soulève des tensions entre les objectifs écologiques et les réalités économiques. Bordeaux, ville de demain, devra sûrement poursuivre son évolution en prenant en compte ces différentes réalités, pour qu’à terme, cette transformation soit bénéfique pour tous.
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