Depuis 2024, les usagers du tramway bordelais sont de plus en plus nombreux à se plaindre de la mauvaise qualité du service. Sur le groupe Facebook « Infos TBM », les messages de frustration se multiplient, entre pannes récurrentes, retards et interruptions fréquentes.
Cette colère grandissante met en lumière les difficultés du réseau bordelais, qui a enregistré pas moins de 1 128 interruptions en 2024, soit environ trois incidents par jour, selon les données récoltées par Le Figaro.
Un réseau vieillissant et vulnérable
Le tramway bordelais, qui fête ses 20 ans en 2025, souffre d’un vieillissement marqué. Et les problèmes ne sont pas anodins. Selon Transports Bordeaux Métropole (TBM), qui gère le réseau, les interruptions sont souvent dues à des défaillances survenues dans différents secteurs. Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve la voie bloquée, les manifestations, des coupures d’énergie liées au système APS, des colis suspects, ou encore des obstacles sur les voies. Bien que TBM reconnaisse ces dysfonctionnements, l’exploitant Keolis se défend en soulignant que seulement un tiers des interruptions (soit 390 incidents) peuvent lui être directement imputées.
Les usagers ne se contentent cependant pas de ces explications et expriment leur mécontentement face à un service qui semble de plus en plus défaillant, malgré les améliorations attendues. Le réseau de tramway, avec ses 82 kilomètres de voies, nécessite effectivement une rénovation. Entre 2019 et 2022, un diagnostic a été réalisé et a permis de mettre en lumière les nombreux dysfonctionnements et besoins de rénovation du système. Ainsi, la ligne B, qui reste la plus affectée par ces interruptions, représente à elle seule 30,17% des pannes totales, tandis que les lignes A et C suivent de près avec des coupures d’alimentation fréquentes.
Des travaux en prévision pour restaurer le réseau
La situation devrait néanmoins s’améliorer dans les années à venir. Bordeaux Métropole a lancé un plan ambitieux visant à restaurer et renforcer les lignes de tramway. Au total, 92 mesures ont été proposées pour pallier aux défaillances constatées. Parmi les plus importantes, on note l’installation de 364 nouveaux coffrets d’alimentation sur les lignes A, B et C, afin de limiter les coupures d’énergie qui perturbent la circulation. De plus, des travaux d’aiguillage sont programmés pour 2025, notamment à la porte de Bourgogne, avec la création de deux nouvelles lignes, E et F, qui permettront d’améliorer la fréquence des trams et d’éviter des correspondances pour 10 % des passagers.
Des solutions pour renforcer la sécurité sont également envisagées, avec l’équipement de peintures réfléchissantes sur les toits des rames et l’installation d’un éclairage dédié aux lignes afin d’éviter les accidents la nuit. Autre mesure, le graissage des rails prévu pour 2026, qui permettra de réduire les nuisances sonores et l’usure des infrastructures.
Des espoirs de changement
Les usagers, qui ont exprimé leur ras-le-bol face à un réseau de plus en plus vulnérable, espèrent désormais que ces réformes seront rapidement mises en œuvre. Si certains envisagent un avenir plus serein avec les travaux à venir, d’autres restent sceptiques face à un réseau déjà bien fatigué. Les prochains mois seront cruciaux pour la réputation du tramway bordelais, et TBM ainsi que Keolis auront intérêt à prouver qu’ils peuvent relever le défi de la modernisation de ce système de transport indispensable à la vie bordelaise.
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