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Retour du loup en Gironde : quelles sont les mesures qui ont été adoptées ?

Il est officiel : le loup est de retour en Gironde, observé pour la première fois en octobre grâce à des captures photographiques dans le nord du département. Face aux inquiétudes des éleveurs et des habitants, la Préfecture a dévoilé un plan de prévention et d’indemnisation pour cohabiter avec ce prédateur, avec des mesures ciblées pour protéger les troupeaux et compenser les éventuelles pertes.

Le préfet Etienne Guyot a réuni lundi 28 octobre divers acteurs, dont les représentants de la profession agricole, la Chambre d’agriculture, la Fédération des chasseurs et les associations de protection de la nature. Son objectif ? Déployer le Plan national loup 2024-2029 en Gironde. Ce dispositif, qu’il connaît bien après avoir coordonné la gestion de l’ours à Toulouse, vise à équilibrer la préservation de la biodiversité et la sécurité des élevages.

Un zonage pour organiser la protection

Le plan loup fonctionne par zones : le cercle 0 désigne les zones à prédations constantes, le cercle 1 celles avec des prédations récurrentes. La Gironde sera classée en zone 2/3, un statut qui lui permettra d’obtenir des financements pour renforcer la sécurité des troupeaux. Ces aides couvriront l’acquisition de chiens de protection et l’installation de clôtures adaptées aux besoins de chaque exploitation.

Après un siècle d’absence en Gironde, le loup fait son retour, sur une image authentifiée par l’OFB. ©20 Minutes

Mesures de prévention et d’alerte

Outre le financement d’équipements, la vigilance est de mise. Le préfet rappelle l’importance de rentrer les troupeaux la nuit et encourage tout témoin d’une apparition de l’animal à en informer l’Office français de la biodiversité (OFB), par téléphone au 05.57.74.10.24 ou par mail à sd33@ofb.gouv.fr, avec photos ou vidéos si possible.

En cas d’attaque sur un troupeau, il est demandé aux victimes de contacter immédiatement la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de la Gironde pour enclencher la procédure de constatation.

Indemnisation en cas de prédation

Le classement de la Gironde en zone 2/3 permet de déclencher une indemnisation. Les éleveurs touchés seront indemnisés selon un barème ajusté au type d’animal prédaté : une brebis gestante, un agneau ou un bélier n’ont pas la même valeur. Ce soutien, décidé par l’OFB et validé par la DDTM, vise à apaiser les éleveurs tout en respectant les exigences de cohabitation avec un animal protégé.

Le préfet Etienne Guyot déploie le Plan loup 2024-2029 en Gironde pour protéger biodiversité et élevages. ©Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.

Trouver l’équilibre pour cohabiter

Le préfet de Nouvelle-Aquitaine a rappelé que le loup est une espèce protégée, à l’échelle nationale et internationale. « Il va falloir vivre avec le loup sur notre territoire », affirme-t-il. L’enjeu est de trouver un équilibre entre la préservation de cette espèce et la protection des éleveurs, un défi auquel le plan loup est censé répondre.

Ce dialogue semble avoir rassuré les parties prenantes. Johanna Frenaud, de l’association Férus pour la protection des grands prédateurs, juge ce plan « constructif ». Les éleveurs, eux aussi, ont exprimé leur satisfaction. Kelly Belly, berger victime de prédations, se dit « content » de voir cette mobilisation autour de la problématique. Quant aux chasseurs, Henri Sabarot, président de la Fédération des chasseurs de Gironde, évoque la nécessité d’effectuer des comptages d’animaux vulnérables, tout en veillant à ne pas créer de psychose.

Avec la présence du loup confirmée dans plus de 60 départements, ce type de plan devient essentiel pour une coexistence respectueuse et sereine. En Gironde, les acteurs sont prêts à relever ce défi.

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