Six scientifiques bordelais viennent d’être récompensés par l’Institut universitaire de France (IUF) pour leurs travaux remarquables dans des domaines variés. Lors de la cérémonie d’installation à Paris, ce vendredi 18 octobre, Hélène Amieva, Corine Mathonière, Tanguy Bernard, Pierre Escudé, Marius Tucsnak et Ali Zolghadri ont été nommés membres seniors pour cinq ans. Ce titre prestigieux leur offre la possibilité de se consacrer davantage à leurs recherches, avec une réduction de leur charge d’enseignement et des ressources supplémentaires pour avancer dans leurs projets.
Créé en 1991, l’IUF récompense les chercheurs pour leur créativité et leur prise de risque interdisciplinaire. Les six lauréats de l’université de Bordeaux s’illustrent dans des disciplines allant de la psychogérontologie à la chimie moléculaire, en passant par l’économie et la linguistique. Leur nomination confirme l’importance de leurs travaux à la fois sur le plan national et international.
Hélène Amieva
Professeure en psychogérontologie, Hélène Amieva est rattachée au centre de recherche Bordeaux Population Health. Ses recherches se concentrent sur les trajectoires du vieillissement cognitif et les dispositifs innovants pour freiner ce processus, notamment dans les maladies neurodégénératives. Son projet au sein de l’IUF s’intéresse particulièrement à l’accompagnement des personnes souffrant de ces maladies, avec une attention particulière sur le modèle du « Village Alzheimer » des Landes. Ce modèle d’accompagnement unique en France est une véritable expérience de vie pour les malades et les aidants, dans un cadre à la fois clinique et sociétal.
Tanguy Bernard
Tanguy Bernard, professeur d’économie et directeur du laboratoire Bordeaux Sciences Économiques, concentre ses recherches sur la pauvreté et la sécurité alimentaire en Afrique. Il travaille en collaboration avec des institutions locales pour améliorer les revenus des petits producteurs grâce à des approches innovantes. Son projet IUF vise à mieux comprendre les dysfonctionnements des marchés agricoles en Afrique et à proposer des solutions concrètes pour y remédier, contribuant ainsi à la lutte contre l’insécurité alimentaire sur le continent.
Pierre Escudé
Professeur en didactique des langues, Pierre Escudé est spécialisé dans le bilinguisme, notamment français-occitan. Son projet à l’IUF consiste à analyser l’évolution des politiques linguistiques favorisant les langues régionales, en les comparant avec celles d’autres nations européennes. Il explore la manière dont ces langues s’intègrent dans le cadre plus large de la politique linguistique nationale et européenne, tout en mettant en lumière les tensions entre l’unité de l’État-nation et la diversité linguistique.
Corine Mathonière
Rattachée au Centre de recherche Paul Pascal, Corine Mathonière se consacre à l’étude de matériaux moléculaires aux propriétés optiques et magnétiques inédites. Son projet IUF porte sur l’utilisation des fluides supercritiques pour la conception de nouveaux matériaux à fort potentiel technologique. Ces recherches pourraient avoir des retombées majeures dans des domaines comme la spintronique ou la capture du CO2.
Marius Tucsnak
Professeur de mathématiques, Marius Tucsnak est reconnu pour ses travaux sur le contrôle des systèmes dynamiques, en particulier ceux de dimension infinie. Son projet IUF explore des connexions entre l’analyse complexe et le contrôle des systèmes fluides-structures. Ses recherches visent à optimiser la gestion des structures flottantes, avec des applications potentielles dans la production d’énergie.
Ali Zolghadri
Ali Zolghadri, professeur d’automatique à l’université de Bordeaux et chercheur au laboratoire IMS, a été nommé membre senior de l’IUF. Ses travaux portent sur les systèmes dynamiques complexes, avec des applications dans les domaines aérospatial et aéronautique. Il développe une méthodologie innovante pour améliorer le contrôle et la surveillance de ces systèmes, en se concentrant sur l’interaction humain-cyber-physique.
Ces six chercheurs, soutenus par l’IUF, vont désormais pouvoir approfondir leurs travaux de recherche, en bénéficiant d’un cadre exceptionnel pour innover et explorer de nouvelles frontières scientifiques. Leur succès rejaillit sur l’université de Bordeaux, contribuant à son rayonnement dans le monde académique.
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