Le bassin d’Arcachon, joyau naturel de la côte atlantique, se retrouve une nouvelle fois au cœur des débats. Après une année marquée par des critiques sévères et une crise sanitaire due aux débordements d’eaux usées, le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Siba) a décidé de passer à l’offensive. Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 16 octobre, les douze maires membres du Siba ont annoncé un plan d’investissements massif : 120 millions d’euros sur cinq ans pour mettre fin aux débordements et protéger durablement le bassin.
Le Siba est sous pression depuis la crise de l’hiver dernier. Le réseau d’assainissement, censé protéger le bassin du rejet des eaux usées, a saturé à cause de pluies intenses, provoquant des débordements. Les eaux pluviales se sont infiltrées dans les canalisations d’eaux usées, contaminant les huîtres avec le redouté norovirus, rendant malades de nombreux consommateurs. Cette pollution a eu des répercussions catastrophiques pour la filière ostréicole, avec une interdiction de commercialisation pendant plusieurs semaines.
Face aux accusations de « pollueur » portées par des associations environnementales et des élus écologistes, le Siba a essuyé des plaintes, notamment pour « écocide » et « pollution ». Le climat est tendu, et la gestion des eaux usées est plus que jamais sous les projecteurs. Conscient des enjeux, le Siba, a annoncé plusieurs mesures lors de cette conférence de presse du 16 octobre, parmi lesquelles la construction d’une nouvelle station d’épuration au nord du bassin, entre Lège et Andernos. D’un coût estimé à 30 millions d’euros, cette installation vise à réduire la pression sur le réseau actuel, notamment lors des fortes pluies. Ce projet s’inscrit dans un plan global de 120 millions d’euros, répartis sur cinq ans, pour moderniser et renforcer l’ensemble du système d’assainissement.
Malgré ces annonces, les critiques ne faiblissent pas. Les associations environnementales et les ostréiculteurs pointent du doigt les récentes demandes du Siba pour des dérogations préfectorales. Celles-ci permettraient l’utilisation de déversoirs d’orage en cas de saturation du réseau, ce qui est perçu par beaucoup comme un « permis de polluer ».
Le plan annoncé est ambitieux, et la mise en place de cette nouvelle station d’épuration ne sera pas instantanée, puisque ces installations ne verront pas le jour avant quatre à cinq ans. D’ici là, la vigilance est de mise pour éviter un nouvel épisode de contamination.
Ce plan à 120 millions d’euros marque toutefois une volonté claire des élus : protéger le bassin d’Arcachon, ses 140 000 habitants et la précieuse filière ostréicole. Mais il faudra plus que des annonces pour apaiser les tensions et restaurer la confiance des acteurs locaux. Le défi est immense, à la hauteur des enjeux environnementaux et économiques du bassin.
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Bonjour,
avant d’investir des M€ dans une nouvelle station d’épuration, je pense qu’il faudrait contrôler les branchements des maisons de toutes les communes du Bassin.
En effet, de nombreuses maisons envoient leurs eaux pluviales dans le réseau des eaux usées, ce qui explique en partie les débordements…
J. Tanché d’Andernos