Lundi 14 octobre, une scène peu courante a eu lieu au dépôt Bastide à Bordeaux : une rame de tramway a été chargée sur un camion pour être envoyée à Clermont-Ferrand. Cette opération implique le transfert de 62 des 130 rames de tramway de la capitale girondine. Mais pourquoi cette démarche ?
Une opération minutieuse
C’est avec beaucoup de soin et de précision que cette première rame a été scindée en deux avant d’être chargée. Tony Civel, chef de projet, a décrit le processus : « Ce n’est pas anodin ! Nous avons des modes opératoires précis pour découper la rame, retirer les câbles, et permettre la séparation des parties hautes et basses. », a-t-il expliqué au journal Actu. Un travail méticuleux qui est essentiel pour garantir la sécurité et la fonctionnalité de la rame lors de son acheminement. Une fois préparée, elle a pris la route pour Clermont-Ferrand, où elle subira des révisions techniques destinées à remettre à niveau ses équipements.
Un besoin crucial de rénovation
En France, la législation impose que les rames de tramway ne circulent plus au-delà de 30 ans. Avec 62 rames bordelaises, déjà proches de ce seuil, la nécessité de prolonger leur durée de vie s’impose. L’objectif est d’ajouter 10 années de service à ces rames, portant leur durée de vie à 40 ans. Erell Chandellier, directrice de la maintenance patrimoniale chez Keolis, explique que « cette première rame va servir de test. Les travaux peuvent durer presque un an pour bien maîtriser la méthode. » Une initiative qui pourrait devenir un modèle à suivre pour d’autres villes françaises.
Une première en France
Le programme de rénovation des rames de tramway bordelaises est une première en France. Les rames rénovées à Clermont-Ferrand serviront de référence pour les autres rames vieillissantes. Chacune d’elles sera acheminée vers la ville auvergnate pour une période de 39 jours, durant laquelle elles bénéficieront d’une mise à niveau essentielle.
Un choix économique
Un autre aspect non-négligeable de cette opération est son coût. Le reconditionnement d’une rame de tramway coûte environ dix fois moins cher que l’achat d’une nouvelle. Dans un contexte budgétaire souvent serré pour les collectivités locales, cette solution permet de garantir une continuité de service tout en respectant les finances publiques. L’acheminement et la rénovation des rames semblent s’inscrire dans une logique de durabilité, économique et écologique.
Une évolution pour le transport bordelais
Ce projet n’est pas seulement une opération technique, mais également une étape vers un avenir plus durable pour le transport à Bordeaux. En prolongeant la durée de vie de ses rames, la ville fait le choix d’investir dans ses infrastructures existantes plutôt que de se lancer dans des dépenses de renouvellement trop lourdes. Cela permettra non seulement de maintenir la qualité du service de transport public, mais aussi d’adapter l’offre aux besoins des usagers dans un environnement en constante évolution.
À lire aussi : Les étudiants de Bordeaux-Montaigne ont mis en place un potager solidaire
