Fin août 2024, dans la paisible rue Georges-Bonnac à Bordeaux, trois majestueux tilleuls ont été abattus, laissant place à des souches, là où s’élevaient autrefois leurs imposantes silhouettes. Si tu es passé par là, tu as sûrement remarqué leur absence, et comme de nombreux riverains, tu t’es peut-être demandé pourquoi une telle décision a été prise. Alors, que s’est-il passé ?
Les rumeurs autour du Réseau vélo express (ReVE)
Il n’aura pas fallu longtemps pour que les théories circulent. Certains habitants, déjà mécontents du projet du Réseau vélo express (ReVE), ont vite pointé du doigt ce vaste chantier. Ce projet, qui prévoit de transformer la rue avec une large piste cyclable, n’est pas du goût de tout le monde. Pourquoi ? D’abord, parce qu’il implique la suppression de nombreuses places de stationnement, un vrai casse-tête pour les riverains motorisés. Ensuite, parce que le plan ne prévoit pas de véritable végétalisation supplémentaire, et que certains craignent pour la sécurité avec cette « autoroute à vélo », jugée dangereuse par une partie de la population.
Face à ces inquiétudes, une pétition a même été lancée : « Sauvons nos stationnements, plantons des arbres, non à la nouvelle piste cyclable dangereuse ». Très vite, la rumeur s’est répandue que l’abattage des trois arbres était lié à ces travaux. Une stratégie pour libérer de l’espace pour la future piste cyclable ? Une décision cachée pour faciliter le chantier ? Les spéculations allaient bon train.
La réponse de la municipalité
Face à ces accusations, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a tenu à clarifier la situation. Ce n’est « pas de gaieté de cœur » que ces arbres ont été abattus, a-t-il expliqué. Et surtout, cela n’a rien à voir avec les travaux du ReVE. En réalité, la décision a été motivée par des raisons de sécurité.
L’histoire remonte à une tempête récente qui a frappé Bordeaux. L’un des trois tilleuls s’est abattu tout seul sous la force du vent. Suite à cet incident, la municipalité a pris la décision de faire examiner les deux autres arbres voisins par l’Office national des forêts (ONF) ainsi que par d’autres experts arboricoles. Le diagnostic est tombé, sans appel : les racines des deux tilleuls avaient été gravement endommagées lors de travaux antérieurs réalisés dans la rue, il y a plusieurs années. Leur stabilité étant compromise, les experts ont recommandé leur abattage pour éviter tout risque d’accident futur.
Une décision sous contrainte
Bien que cette décision soit douloureuse, Pierre Hurmic insiste sur le fait qu’elle était inévitable. La sécurité des habitants prime avant tout, et la responsabilité de la mairie est engagée en cas de danger potentiel. « C’est la raison unique de l’abattage des deux arbres à proximité de celui qui s’était déjà abattu », a-t-il souligné. En somme, il ne s’agissait pas d’une manœuvre pour faciliter les travaux du Réseau vélo express, mais bien d’une question de sécurité publique.
Et la suite ?
Malgré cet épisode, la municipalité continue de mettre en avant son engagement pour la végétalisation de la ville. Bordeaux plante des milliers d’arbres chaque année, et l’idée est bien de compenser ces pertes, même si l’abattage d’arbres anciens est toujours un crève-cœur pour les habitants.
Alors, la prochaine fois que tu passeras rue Georges-Bonnac, tu sauras que derrière ces souches d’arbres, il y a une histoire de sécurité et de responsabilité. Un choix difficile, certes, mais nécessaire pour éviter d’autres drames.
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