Encore une fois, les Girondins de Bordeaux échappent à la liquidation judiciaire. Ce mardi 17 septembre, le tribunal de commerce de Bordeaux a offert un nouveau répit au club, en prolongeant sa période d’observation. Une décision qui apporte un peu d’air à cette équipe emblématique de la région, mais qui ne met pas fin à l’incertitude qui pèse lourdement sur son avenir.
Un souffle temporaire pour le club
À la sortie du tribunal, une ambiance mitigée régnait. Si le président Gérard Lopez affichait un sourire rassuré, l’ombre de la menace continue de planer sur les Girondins. « Je suis très provisoirement rassuré, » déclarait Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Pour lui, « l’épée de Damoclès » reste bien présente. Avec des dettes accumulées et une situation sportive dégradée, le club reste en sursis, malgré le sursis judiciaire.
Ce sursis permet cependant aux Girondins de continuer à évoluer en Nationale 2. Avec un budget certes modeste pour cette division, entre 7 et 8 millions d’euros, le club dispose tout de même des moyens les plus élevés de ce championnat. Ce montant reste pourtant bien en deçà de ce que le club a connu dans ses années glorieuses.
Un plan social et de nouveaux investisseurs
Pour tenter de redresser la barre, le club envisage un plan social et économique qui devrait entrer en vigueur d’ici la fin du mois. Résultat ? Une quinzaine de salariés seulement continueront l’aventure au sein du club. Du côté de Gérard Lopez, l’optimisme reste de mise avec la possible participation de nouveaux investisseurs, locaux et internationaux, pour renforcer les finances du club.
Selon Christophe Lepetit, économiste du sport, un ensemble de procédures a été lancé pour évaluer le passif des Girondins et explorer d’éventuelles renégociations. Cela montre que rien n’est joué, et que les discussions continuent pour essayer de sauver ce que l’on peut du géant bordelais.
Le retour au Matmut Atlantique
Parmi les bonnes nouvelles, le retour des Girondins au Matmut Atlantique. Grâce à un accord avec l’exploitant SBA, les matchs pourront se dérouler dans ce stade emblématique sans loyer à payer pour la saison en cours. Seules les charges de fonctionnement, entre 45 000 et 51 000 euros par match, resteront à la charge du club. En plus, le naming du stade rapportera 240 000 euros au club, une bouffée d’oxygène bienvenue.
Une saison sans stade aurait signifié un zéro pointé pour la billetterie, alors cette décision permet aux supporters de retrouver leur équipe à domicile, dans une enceinte où ils ont vécu tant de moments historiques. Pourtant, l’inquiétude reste palpable chez les Bordelais. « Il faut repenser la gestion des clubs. Peut-être passer par des socios ou des investisseurs locaux, » envisage Pierre Hurmic.
Un avenir encore flou
Si cette nouvelle audience apporte un soulagement temporaire, le chemin reste semé d’embûches. Alain Giresse, légende du club, reste prudent : « Le pire est évité pour l’instant, mais je n’ai pas l’impression que ce soit définitif. » Pour lui, tant que la situation n’est pas stabilisée, la menace de la liquidation pèse toujours. « Le club est encore en sursis, et le pire peut arriver. »
Le redressement judiciaire entamé en janvier a permis de geler temporairement les dettes colossales, estimées à plus de 100 millions d’euros. Cette période d’observation devrait permettre de mettre en place un plan pour rembourser les créanciers sur une dizaine d’années. En attendant, le club a déjà dû renoncer à son statut professionnel, abandonnant une partie de son identité historique.
En attendant la prochaine échéance
La prochaine audience, prévue le 29 octobre, pourrait être un tournant décisif pour les Girondins de Bordeaux. D’ici là, les supporters espèrent voir leur club retrouver des couleurs sur le plan sportif et financier. Mais une chose est sûre : cette saga est loin d’être terminée. Alors, si tu veux soutenir les Girondins, c’est le moment de te rendre au stade et de montrer que, quoi qu’il arrive, Bordeaux ne baisse jamais les bras !
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