Les secrets diaboliques de Lugos et de la Pierre du Diable
Bouger à Bordeaux et les Éditions Jonglez s’associent et vous proposent une nouvelle rubrique hebdomadaire pour découvrir les secrets du Bassin d’Arcachon. Monuments mystérieux, vestiges du passé ou encore divinités d’un ancien temps, c’est une toute nouvelle vision du Bassin d’Arcachon qui vous attend dès maintenant.
Les légendes de la pierre du diable
La Pierre du Diable est située sur une butte qui domine la vallée et en contrebas, à quelques mètres, la Leyre qui s’écoule en direction du bassin d’Arcachon. Au sommet de cette butte, au lieu-dit Montespiouts (« le mont à la belle vue »), on peut apercevoir parmi d’autres blocs de pierre la Pierre du Diable : une roche dans laquelle des gravures assez profondes dessinent l’empreinte d’une main gigantesque, d’où son surnom de Main du Diable.
La présence de cette empreinte est toujours l’objet de nombreuses supputations et légendes et également d’événements insolites. Certains témoignages locaux évoquent ainsi la disparition pendant quelques années de cette pierre, qui pèse plus de 2 tonnes, puis sa réapparition quelques années plus tard. Pour certains, la pierre aurait même été volée et on aurait installé une copie à sa place… Pour rajouter à la légende, le passage d’un engin de chantier venu dégager les bords de La Leyre en juin 2017 la fragmenta en trois parties.
Les légendes concernant la présence de l’empreinte sont multiples. Certaines font état d’un pacte avec le Diable (la « Peyre dou Diable ») passé par un habitant qui aurait voué sa vie au Malin et aurait alors déposé l’empreinte de sa main sur la roche, d’autres évoquent un possible mégalithe, vestige d’un culte antérieur au christianisme, ce qui pourrait expliquer que ces pierres sont toujours présentes et n’ont pas été utilisées, comme c’était l’usage dans toute la région, pour construire des églises, des maisons ou divers édifices. Certains historiens locaux évoquent l’édification d’un dolmen par les Francs en 788 pour abriter le tombeau d’Olivier le sage, le compagnon et ami de Roland, tombé à Roncevaux. La « main » serait le sceau de Charlemagne pour attester la présence de cette sépulture. Cette explication est nourrie par le fait que nous sommes à proximité du lieu-dit « Le Pas de Charles », un très ancien passage à gué de La Leyre emprunté par les armées de l’empereur pour se rendre en Espagne.
Sans apporter des éléments incontestables, le père Jean-Joseph Labrie (1867-1927), curé de Frontenac dans l’Entre-deux-Mers, à la fois prêtre et homme de sciences, membre de nombreuses sociétés savantes, réfuta toutes ces hypothèses en soulignant qu’il existait de nombreuses autres « Pierres du Diable » dans bien des régions françaises et que selon lui, la présence de la gravure et l’emplacement de la roche au sommet d’une butte seraient plutôt liés à un culte solaire antique.
Pour s’y rendre ?
Lieu-dit Montespiouts, 33830 Lugos
Le site est accessible à partir du village de Lugos, en prenant la direction de l’étang du Bran. Il est aussi possible de passer par la route qui mène à l’église Saint-Michel du Vieux Lugo, en prenant sur la gauche une piste forestière d’environ 2 kilomètres qui passe sous l’autoroute A63. Si vous souhaitez en savoir plus sur le mysticisme qui entoure le Bassin d’Arcachon et ses alentours, nous vous conseillons vivement de vous procurer le guide du Bassin d’Arcachon Méconnu. Pour soutenir ce type de guide, n’hésitez pas à aller voir le site des Éditions Jonglez et à commander votre guide. Pour en savoir plus sur les mystères de Bordeaux, nous vous proposons de découvrir notre précédent sujet.