Les Girondins de Bordeaux, autrefois fleuron du football français, se trouvent aujourd’hui à un carrefour critique de leur histoire. Rétrogradé administrativement en National 2 par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), le club a fait appel de cette décision, espérant ainsi obtenir le maintien en National 1. À quelques jours du verdict, les enjeux sont énormes et les obstacles nombreux.
La décision de la DNCG de rétrograder les Girondins en National 2 repose principalement sur des préoccupations financières. Le budget présenté par le club, avoisinant les 4 millions d’euros, ainsi que les incertitudes liées à la trésorerie sur l’ensemble de la saison, ont conduit l’instance à prendre cette mesure drastique. Contrairement à ce que certains pourraient penser, cette décision ne découle pas d’une interprétation de l’article 234 du règlement de la FFF concernant le redressement judiciaire, mais bien d’une évaluation rigoureuse de la santé financière du club.
Le premier obstacle pour les Girondins est la procédure juridique en cours, liée à la période d’observation ouverte pour renégocier les dettes du club. Cette période, limitée à six mois, pourrait ne pas couvrir toute la saison, laissant planer le risque d’une liquidation en cours d’exercice. Bien que cette durée puisse être renouvelée, la DNCG s’inquiète de la viabilité du club sur le long terme.
Un autre point de tension réside dans la section féminine du club, qui affiche un déficit anticipé de 1,2 million d’euros. Bien qu’il soit prévu de céder cette section à un fonds anglais pour un euro symbolique, cette opération est loin d’être finalisée. Le propriétaire des Girondins, Gérard Lopez, pourrait être contraint d’augmenter son apport financier pour couvrir les coûts de cessation d’activité, notamment la résiliation des contrats des joueuses.
Au-delà des finances, la question du stade Matmut Atlantique représente un défi majeur. En cas de maintien en National 1 ou même de rétrogradation en National 2, les Girondins souhaitent continuer à jouer dans ce stade, le seul où ils peuvent gérer la présence de leurs groupes ultras, les Ultramarines et North Gate. Cependant, la perte du statut professionnel a automatiquement mis fin aux accords entre le club et l’exploitant du stade, SBA, une filiale de Vinci et Fayat. À ce jour, aucune discussion n’a eu lieu pour renouveler cette convention, laissant en suspens l’avenir des Girondins au Matmut Atlantique.
Le coût d’exploitation du stade, même en jauge réduite, reste élevé, avec des dépenses fixes importantes comme l’électricité, le chauffage, et les frais de sécurité. De plus, le club doit verser un loyer de 620 000 euros à Bordeaux Métropole en 2025, une somme colossale par rapport à son budget actuel. Cependant, la direction des Girondins n’a toujours pas informé la Métropole de son intention de rester au stade, et aucune négociation n’a été entamée, ce qui ajoute une couche d’incertitude supplémentaire.
Pour les Girondins de Bordeaux, le temps presse. Chaque jour qui passe sans solution concrète rapproche le club d’une possible relégation en National 2, une division qui serait un coup dur pour une institution ayant autrefois dominé la Ligue 1. Les prochaines semaines seront cruciales pour les dirigeants, qui doivent non seulement convaincre la DNCG de leur solidité financière, mais aussi régler les nombreux problèmes structurels qui pèsent sur le club. Le sort des Girondins reste suspendu, et c’est l’avenir même du club qui est en jeu dans cette bataille administrative et financière.
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